Saint-Jean-sur-Richelieu digère mal l’annonce de la fin de la voie réservée sur le pont Samuel-De Champlain, dès le 25 août. La mairesse Andrée Bouchard compte tout de même maintenir sa décision de ne pas connecter la ligne 96 au Réseau express métropolitain (REM), en promettant néanmoins une « révision » cet automne.

« Je l’ai appris dans La Presse. J’étais vraiment fâchée », a dénoncé mardi Mme Bouchard, en référence à notre article ayant révélé que la voie réservée aux autobus sur le pont Samuel-De Champlain disparaîtra le 25 août, soit plusieurs mois plus tôt que ce qu’il avait été prévu initialement.

La mairesse maintient néanmoins que la ligne 96 actuelle est l’option qui « demeure malgré tout la plus rapide et la moins chère ». Son administration fait d’ailleurs le calcul que sans la voie réservée, le trajet en autobus ne sera rallongé que « d’environ cinq minutes ».

Lundi, La Presse avait rapporté que certains citoyens s’opposent à ce manque de connexion avec le REM. D’autres soutiennent toutefois massivement la décision de préserver le tracé actuel de la ligne 96, rappelle la mairesse Bouchard.

« Nos intentions sont toujours de continuer à observer le comportement de nos citoyens qui vont au REM, probablement pendant tout le mois de septembre, quitte à réévaluer au besoin. Mais la pire décision aujourd’hui, ça serait de se connecter au REM sans connaître tous les tenants et aboutissants », dit-elle.

Pour la suite, l’élue appelle surtout l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) à offrir plus de transparence. « Leur finalité à eux, c’est qu’on se connecte. Alors, je veux bien négocier avec l’ARTM, mais il faudrait à tout le moins qu’ils répondent à nos questions. On apprend plein de choses, mais je ne suis pas capable d’avancer réellement tant que je n’aurai pas les bonnes données financières. »

« C’est nous qui avons l’odieux de prendre une décision alors qu’en ce moment, je sais que quand j’irai me connecter au REM, mes citoyens vont perdre une qualité de services », insiste encore la mairesse.

Plus tôt sur les ondes du 98,5 FM, Mme Bouchard avait soutenu que sa population est en quelque sorte « prise en otage » pour « rentabiliser le REM le plus tôt possible ». « Il y a une pression. […] On veut me contraindre à modifier mon transport en commun », avait-elle martelé.

Au final, la « plus grande déception », a aussi soutenu Andrée Bouchard, est de ne pas avoir eu droit « à la station promise par le gouvernement au coin de la 10 et de la 35 ». « Il y avait un terrain réservé par le ministère des Transports, des ententes avec toutes les municipalités. C’est une grande déception, et même une colère », a-t-elle évoqué.