Seulement 960 arbres plantés en remplacement des « plus de 30 000 » arbres coupés pour la construction du Réseau express métropolitain (REM) ? L’arrondissement de Saint-Laurent a dénoncé la compensation « presque risible » récemment proposée par CDPQ Infra, exigeant que chaque arbre abattu soit remplacé.

Les élus locaux ont adopté mardi soir une résolution demandant formellement à l’organisation de reverdir l’arrondissement après son passage. CDPQ Infra, pour sa part, défend sa politique environnementale.

« Avec l’information la plus récente disponible, c’est clair qu’ils sont assez loin de respecter leur parole, leurs engagements, a déploré le maire de l’arrondissement, Alan DeSousa. Il y a des milliers d’arbres qui ont été coupés et la proposition pour le remplacement est presque risible. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Alan DeSousa, maire de l’arrondissement de Saint-Laurent

Saint-Laurent, qui comptera cinq stations du REM, a révélé dans la foulée que la construction du réseau de transport sur son territoire avait fait beaucoup plus de dégâts que prévu. « Plus de 30 000 arbres publics et privés sur le territoire laurentien auraient été coupés », alors que les prévisions initiales s’élevaient plutôt à 14 000, selon l’arrondissement, qui affirme que CDPQ Infra s’était engagée en début de projet à remplacer ces arbres.

« Les gestes posés par CDPQ nous mettent quatre ans en arrière » en matière de préservation et de croissance du nombre d’arbres sur le territoire, a continué M. DeSousa.

Saint-Laurent compte une forte concentration de terrains industriels difficiles à verdir, en plus de zones résidentielles de très forte densité. Un cocktail parfait pour les îlots de chaleur.

« On travaille très fort dans un contexte difficile pour augmenter notre canopée et notre verdissement, a dit le maire. Je ne peux pas changer le passé, mais je peux déployer des efforts pour changer le futur. »

« 100 000 tonnes » de gaz à effet de serre en moins

Dans une déclaration écrite, CDPQ Infra a défendu son bilan environnemental.

« Grâce à un partenariat volontaire avec le Jour de la Terre, 250 000 arbres seront plantés pour compenser les émissions de GES produites lors de la construction », a indiqué par courriel la conseillère en communication Jessica Théroux. L’organisation n’a pas précisé si ces arbres seraient plantés à Montréal ou ailleurs au pays. « En plus des 250 000 arbres qui seront plantés, une fois les travaux de construction du REM terminés, le même nombre d’arbres coupés dans les aires temporaires de construction seront replantés + 10 % de bonification dans le même territoire municipal ou arrondissement. »

CDPQ Infra a aussi souligné l’impact écologique positif qu’aurait le REM lui-même une fois en service : le réseau « contribuera à la diminution de 100 000 tonnes de gaz à effet de serre par année ou l’équivalent de 30 000 voitures de moins sur les routes en 24 heures ».