L’administration Plante exerce de nouveau son droit de préemption pour acquérir un immeuble et y faire du logement social. Cette fois, ce sera au coût de 590 000 $ dans l’arrondissement du Sud-Ouest, ce qui portera le total de chambres « acquises et protégées de la spéculation » à plus d’une centaine.

C’est ce qu’annoncera ce lundi le responsable de l’habitation au comité exécutif, Benoit Dorais. L’immeuble en question fait trois étages et abrite notamment une maison de chambres de 11 unités rue Wellington, dans le quartier Pointe-Saint-Charles.

Sans donner beaucoup de précisions sur la suite des choses, Montréal assure néanmoins que « des travaux seront effectués pour améliorer la bâtisse et conserver sa vocation de logement social ».

Dans une déclaration, Benoit Dorais, lui, affirme que, « par cette acquisition, la Ville contribue à la préservation d’un milieu de vie inclusif dans un secteur où les besoins sont importants ». « Grâce au droit de préemption, nous avons pu confirmer, dans la dernière année, l’acquisition de 104 chambres et petits logements dans les arrondissements du Sud-Ouest, de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, de Ville-Marie et de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension », poursuit-il.

« Actions concrètes »

Au total, ces acquisitions ont coûté plus de 17 millions à la Ville. « Ces acquisitions font partie de nos actions concrètes pour protéger les logements abordables existants et pérenniser des solutions d’hébergement adaptées aux populations vulnérables », affirme M. Dorais, qui est également vice-président du comité exécutif et maire du Sud-Ouest.

Plus tôt, en juin, la Ville avait aussi annoncé l’achat des anciens Jardins Gordon, dans Verdun. La résidence de 99 chambres a fermé ses portes l’an dernier et est vacante depuis. « On sait que la pression, elle est intense dans Verdun », avait dit la mairesse Valérie Plante devant la mairie d’arrondissement de Verdun. « Ce qu’on essaie de faire, c’est de protéger des bâtiments dès qu’on en a l’opportunité. »

Montréal avait alors dépensé 8,1 millions pour l’acquisition de l’immeuble, alors qu’il en valait 3,9 millions selon le rôle foncier. C’était alors la troisième fois en quelques mois que Montréal devait casser la tirelire pour acheter des immeubles à un prix qui dépassait le double de leur évaluation foncière.

Au mois de novembre, l’administration Plante avait annoncé l’achat d’un terrain rue Jarry Est pour 4,75 millions (évaluation municipale : 1,3 million), ainsi qu’un immeuble en mauvais état rue Bernard Est pour 4 millions (évaluation municipale : 1,6 million).

En vigueur depuis quelques années déjà à Montréal et dans plusieurs autres municipalités, le droit de préemption permet essentiellement à une ville d’avoir priorité sur tout acheteur lors de la vente d’un immeuble ou encore d’un terrain. L’administration peut alors y réaliser du logement social ou aménager une infrastructure communautaire, par exemple.

Avec Philippe Teisceira-Lessard, La Presse