Exo prend les grands moyens pour mettre fin aux retards de ses trois lignes de trains de banlieue les plus achalandées causés par les collisions de camions avec un viaduc ferroviaire, à Westmount. D’ici la fin de janvier, de vastes poutres empêcheront les véhicules de heurter la structure, un type d’accidents qui a entraîné environ 120 retards de plus d’une demi-heure l’an dernier, au grand dam des usagers.

« On est persuadés qu’après les travaux, il n’y en aura plus, d’incidents liés à ça. Et c’est pour ça qu’on le fait », explique le porte-parole d’exo, Jean-Maxime St-Hilaire.

En théorie, l’avenue Greene est déjà interdite au camionnage, mais il n’est « pas rare » que des camions y circulent tout de même, heurtant régulièrement le viaduc ferroviaire sur leur passage, déplore M. St-Hilaire. C’est que l’infrastructure est trop basse pour permettre à la plupart des camions lourds de passer en dessous sans heurts.

Une fois installées, les poutres feront essentiellement office de derniers remparts de protection, de chaque côté du viaduc, pour prévenir les collisions dans les deux directions. Ainsi, si un camion passe sous le viaduc, il heurtera la poutre au lieu de toucher la structure.

Chaque fois, plus de 30 minutes

En règle générale, chaque évènement de collision force un arrêt généralisé du service du train de banlieue dans le secteur, ce qui suscite beaucoup de frustration chez les usagers.

« Dès que ça arrive, il y a deux inspections qui doivent être faites par le Canadien Pacifique sur la voie et sur la structure, ce qui demande jusqu’à 35 minutes par incident. C’est une des sources de retard les plus importantes pour nous », insiste le gestionnaire de la société de transport.

Ces délais touchent de surcroît les trois lignes de train de banlieue les plus fréquentées d’exo, à savoir exo11 Vaudreuil-Hudson, exo12 Saint-Jérôme et exo14 Candiac. Ensemble, ces trois lignes sont fréquentées par environ 160 000 personnes chaque semaine. Le passage sur le viaduc mène d’ailleurs en fin de parcours à la gare Lucien-L’Allier, qui est leur terminal.

Exo affirme avoir recensé l’an dernier 119 trains en retard en raison de collisions entre un camion et le viaduc, causant chaque fois un retard d’approximativement 35 minutes. « Ça change complètement la journée d’un usager. Ça devenait vraiment urgent pour nous de faire ces travaux-là, puisque ça revenait trop souvent », illustre Jean-Maxime St-Hilaire.

Pas d’impact sur le service

Des travaux préparatoires précédant l’installation des poutres ont été lancés cette semaine et devraient se poursuivre jusqu’au 15 décembre prochain. C’est toutefois après Noël, vers la mi-janvier, que les poutres seront installées.

Exo en profitera pour installer également « un système de prévention des impacts », au moyen de capteurs infrarouges qui seront reliés à des panneaux à messages variables installés sur le viaduc. L’outil informera essentiellement les camions de trop grande dimension qu’ils se dirigent vers une collision imminente avec la poutre de protection.

Officiellement, aucun impact n’est prévu sur le service du train de banlieue pendant les travaux, mais pour la circulation locale, une voie sur deux sera fermée en alternance sous le viaduc jusqu’à la mi-décembre. Les deux voies devront toutefois être complètement fermées lors de l’installation des poutres, durant une fin de semaine en janvier prochain.

Si tout se passe bien, les poutres seront en place à la fin de janvier au plus tard, affirme exo. « Nous espérons que ces incidents appartiendront au passé », dit à ce sujet la mairesse de Westmount, Christina Smith, qui affirme que le nombre de collisions entre des camions et le viaduc cause non seulement des retards pour le train, mais aussi « des embouteillages sur l’avenue Greene ».