Valérie Plante s’est excusée pour avoir payé 538 $ de vin avec des fonds publics pendant un voyage en Europe, mercredi, assurant toutefois que cette situation différait de celle de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM).

La mairesse s’exprimait pour la première fois de vive voix concernant des révélations de Québecor selon lesquelles un souper de début de mission à Vienne, au printemps dernier, avait été arrosé par huit bouteilles de vin facturées à la Ville. Il s’agissait d’une erreur de bonne foi, a-t-elle juré, promettant de rembourser cette dépense.

« C’est inacceptable », a dit Mme Plante, en marge de la présentation de son budget. « Je comprends que les Montréalais peuvent trouver ça fâchant. Je m’excuse sincèrement parce que ce n’est pas dans nos pratiques, ce n’est pas comme ça qu’on gère l’argent des contribuables. […] Les citoyens n’ont pas, en aucun cas, à payer pour des dépenses de vin des élus. »

« On est complètement dans une autre logique de ce qu’on a vu de l’autre côté avec l’OCPM », a-t-elle ajouté.

Car la mairesse a été autrement plus dure envers l’OCPM. Elle a réitéré mercredi son appel au départ de l’état-major actuel de l’organisation. Le conseil municipal de Montréal et les citoyens de Montréal ont perdu confiance en la présidente actuelle Isabelle Beaulieu et son lieutenant Guy Grenier, a-t-elle assuré.

« En ce moment, ce à quoi on s’attend, c’est que l’OCPM fasse le ménage dans ses finances, dans sa gouvernance, dans sa mission, a-t-elle déclaré. Et puisqu’on a présentement une direction à la tête de l’OCPM qui ne semble pas encline à le faire, […] nous, on va le faire, le ménage. »

L’organisation est au cœur d’un scandale depuis maintenant deux semaines. Pendant des années, ses dirigeants ont voyagé à travers le monde à un rythme important, dépensant des dizaines de milliers de dollars en frais de déplacement et de restaurant. La controverse a emporté la numéro 2 de l’administration Plante, Dominique Ollivier, lundi.

Du côté de l’opposition officielle, on qualifiait l’administration Plante de « gauche caviar ».

« Dans le code d’éthique des élus de Montréal, c’est clair qu’on n’a pas le droit de se faire rembourser de l’alcool », a attaqué le chef de l’opposition, Aref Salem. « Je laisse les Montréalais donner leur opinion là-dessus. »

« Je trouve ça vraiment déplorable, a-t-il ajouté. L’éthique de la mairesse est un peu élastique ces temps-ci. »