Même si la grève du secteur de l’éducation se poursuit au-delà de trois jours, les 550 brigadiers de Montréal continueront d’être payés plutôt que de se retrouver en congé sans solde, assure maintenant l’administration de Valérie Plante.

Plus tôt mardi, La Presse rapportait que les quelque 550 brigadiers qui aident chaque jour les enfants à traverser les rues près des écoles ne seraient pas payés par la Ville de Montréal en raison des grèves dans le secteur de l’éducation. Après trois jours, leur convention prévoyait qu’ils se retrouvent en congé sans solde.

La Ville de Montréal disait se pencher sur des « solutions », mais assure maintenant qu’elle paiera ses brigadiers, quoi qu’il en soit.

« Il n’a jamais été question de laisser tomber les brigadiers », a déclaré Alain Vaillancourt, responsable de la sécurité au sein du comité exécutif de Valérie Plante.

[Les brigadiers] nous tiennent à cœur, on veut qu’ils soient présents, on connaît leur situation de précarité d’emploi : il n’a jamais été question de les laisser tomber.

Alain Vaillancourt, responsable de la sécurité au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal

« Nous allons trouver une solution pour rémunérer [les brigadiers] si la grève va au-delà de trois jours », a ajouté M. Vaillancourt.

Que feront-ils ? Les discussions se poursuivent avec les syndicats à ce sujet, indique M. Vaillancourt.

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente ces travailleurs qui gagnent environ 16 000 $ par année, s’inquiétait du fait qu’après trois jours d’inactivité, ces travailleurs allaient être « mis à pied ».

« J’essaie de me battre avec la Ville présentement, mais on ne veut rien savoir de les payer », avait déclaré Marie-Claude Lessard, ajoutant qu’il s’agissait d’une décision qui n’a pas son égal ailleurs au Québec.

La décision de l’administration Plante de finalement payer les brigadiers en cas de conflit qui se prolonge la réjouit. « Nous sommes extrêment contents et mes brigadiers seront rassurés », indique Mme Lessard. Une rencontre est prévue mercredi avec la Ville pour discuter des modalités, précise-t-elle.

À Québec et à Trois-Rivières

La Ville de Québec confirme que les brigadiers à son emploi continueront d’être payés, malgré la grève générale illimitée qui sera déclenchée dès le 23 novembre par le Syndicat de l’enseignement de la région de Québec (SERQ).

À Trois-Rivières, on tente d’offrir « des tâches en bibliothèque ou au sein d’organismes communautaires », indique le porte-parole Mikaël Morrissette.

Ceux de Montréal devaient à l’origine prendre des « journées tempêtes » pour les trois premiers jours de grève, puis faire une demande à l’assurance-emploi dès vendredi.

Recrutement difficile

Les enseignants de Montréal seront en grève générale illimitée dès cette date, mais les écoles sont fermées depuis mardi en raison de la grève du Front commun, qui compte parmi ses rangs du personnel scolaire autre que les enseignants.

Les brigadiers scolaires de la métropole sont payés 20,01 $ l’heure. Ils font en moyenne 20 heures de travail par semaine – des horaires coupés en trois quarts de travail par jour – pendant 40 semaines par année. La plupart de ces brigadiers ont plus de 50 ans.

Le recrutement s’est avéré difficile dans les dernières années, à tel point que des policiers du Service de police de la Ville de Montréal ont dû effectuer eux-mêmes ces tâches à un taux horaire nettement plus élevé. Selon le syndicat, il manque environ 70 brigadiers à Montréal.

Avec la collaboration de Philippe Teisceira-Lessard, La Presse