Malgré une année 2024 chargée en travaux, le nombre de cônes inutiles devrait considérablement diminuer l’an prochain, affirme Montréal, qui estime que les mesures prises le printemps dernier pour atténuer les impacts des chantiers devraient commencer à se faire sentir le printemps prochain.

« La majorité de nos contrats étaient déjà octroyés avec nos anciennes normes en 2023. Là, en 2024, on devrait voir un changement au niveau de la taille des balises, notamment », a expliqué mardi la directrice du Service des infrastructures du réseau routier, Nathalie Martel, devant la Commission des finances.

Depuis le Sommet sur les chantiers en mars, Montréal a été autorisé par le ministère des Transports à remplacer ses cônes par des bollards de plus petite taille ou d’autres éléments moins perturbants. La Ville impose aussi maintenant un retrait de la signalisation 24 heures avant et après un chantier, en plus de démobiliser les zones de travaux inactives pendant plus de cinq jours.

Or, cette année, à peine un entrepreneur a accepté de changer ses cônes pour de plus petits bollards, sur le chantier de la rue Sainte-Catherine Ouest. « Pour les compagnies, s’approvisionner en bollards, ça prend quand même un certain temps et on le comprend », a soutenu Mme Martel.

Au total, 758 inspections ont été réalisées en lien avec ces nouvelles règles et 87 % des chantiers étaient conformes ; 99 constats ont été remis aux chantiers qui ne respectaient pas ces nouveaux resserrements réglementaires.

Québec ramasse aussi dorénavant les cônes au bout de 72 heures d’inactivité sur un chantier. Dès décembre, le gouvernement installera des « glissières métalliques » plutôt que des cônes sur ses chantiers. Quand tout sera en place, « les cônes superflus » devraient « nettement » diminuer autour des chantiers, dit Mme Martel.

D’autres mesures s’en viennent bientôt, affirme la Ville. « On espère avec le Ministère, d’ici la fin de l’année, avoir une autre petite victoire, c’est-à-dire de réduire la longueur des biseaux en milieu urbain, donc la longueur de la zone de transition qui indique l’entrave. […] Le Ministère devrait annoncer ce changement-là prochainement », a poursuivi Mme Martel à ce sujet.

En milieu urbain, quand on roule à 30 ou 40 km/h, ce n’est pas comme quand on roule à 100 km/h. On n’a pas besoin d’autant de longueur pour réduire notre vitesse, faire la transition et changer de voie.

Nathalie Martel, directrice du Service des infrastructures du réseau routier

Encore plusieurs défis

Dans l’immédiat, toutefois, la situation ne change pas. Jeudi dernier, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) révélait que près d’un cône orange sur cinq est encore « inutile » au centre-ville, mais surtout, que 93 % des artères y ont été entravées partiellement ou totalement dans la dernière année. Il s’agit d’un portrait relativement similaire à celui de l’an dernier.

Le directeur du Service des infrastructures de la Ville, Jean Carrier, affirme que le principal défi sera « d’influencer nos partenaires, les promoteurs et tout ça, à adhérer aux solutions qu’on va mettre de l’avant ». « C’est ça qui va avoir un impact plus grand que seulement les travaux qu’on réalise, qui ne représentent que 30 % des chantiers sur le territoire », a-t-il rappelé.

Au bout du compte, « la pression reste sur les épaules de la Ville », a néanmoins reconnu Mme Martel. Son groupe projette environ 532 millions pour des travaux majeurs en 2024, une hausse de 35 millions par rapport à cette année.

La majeure partie du butin municipal va évidemment aux grands projets (144 millions), dont le pont Jacques-Bizard qui compte pour 33 millions, ou encore la poursuite du Service rapide par bus (SRB) et son prolongement vers Notre-Dame, qui demandera un investissement de 22 millions.

Une somme de 101 millions est aussi réservée à la restauration de conduites d’eau et d’égout, une hausse de 55 % par rapport à 2023. Pour les chaussées et les trottoirs, l’investissement de 78 millions représente aussi une hausse de presque 70 % en un an. La réfection de structures routières et le remplacement de branchements d’eau en plomb passent toutefois respectivement de 52 à 42 millions, et de 35 à 28 millions.

En savoir plus
  • 85 %
    C’est la proportion de travailleurs jugeant que les déplacements ne sont pas encore fluides dans le Grand Montréal, selon la CCMM. De ce nombre, 75 % des répondants considèrent que le centre-ville est la pire zone en la matière.
    source : CHAMBRE DE COMMERCE DU MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN
    300
    Entre le 1er janvier et le 17 octobre 2023, l’Escouade mobilité a réalisé plus de 300 inspections de chantiers supplémentaires par rapport à 2022.
    source : VILLE DE MONTRÉAL