Le mégachantier de l’usine d’ozonation des eaux usées de la Ville de Montréal a été partiellement stoppé par les autorités, l’été dernier, après la chute de 9 mètres d’un travailleur au fond d’une structure de béton.

L’homme était en « état critique » au moment d’être secouru. Il va mieux aujourd’hui, mais a subi des lésions importantes.

Au moment de l’accident, une ouverture dans une dalle de béton en hauteur était recouverte d’une simple feuille de contreplaqué non fixée.

« Pour une raison non déterminée, le contreplaqué a été déplacé et Monsieur a chuté dans l’ouverture », indique le rapport de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Cette situation causait un danger de « chute pouvant causer des blessures graves à un travailleur, voire sa mort ».

L’inspecteur de l’organisme a aussitôt fait fermer cette partie du chantier – un geste exceptionnel – afin que des correctifs soient apportés. Une reprise des travaux a été autorisée la semaine suivante.

Coffrage Alliance, l’employeur de la victime, n’a pas voulu commenter la situation.

« Chaque année, on a des décès »

« La Ville de Montréal est de tout cœur avec le travailleur ayant été blessé lors de cet accident et qui s’est heureusement bien remis de ses blessures », a indiqué le relationniste Hugo Bourgoin, dans une déclaration transmise par courriel.

« Le projet d’ozonation à la station Jean-R.-Marcotte est un chantier majeur composé de plusieurs lots, a-t-il continué. L’évènement auquel vous faites référence a mené à l’arrêt d’une partie seulement du chantier, soit la construction du bâtiment où est survenu l’accident, pendant une semaine, l’été dernier. »

Simon Lévesque, responsable des dossiers de la santé et de la sécurité à la FTQ-Construction, a souligné que les dangers de chute en hauteur constituent normalement une priorité de la CNESST, qui applique une politique de « tolérance zéro » à leur égard.

« Une chute de 30 pieds [9 mètres], ce n’est pas rien. C’est très haut », a-t-il déploré en entrevue téléphonique. « Chaque année, on a des décès liés aux chutes en hauteur. »

« Ce n’est pas normal que les ouvertures de plancher ne soient pas mieux protégées, a-t-il continué. La manière dont on va s’en sortir, c’est en resserrant la réglementation sur les chutes en hauteur. »

Avec un budget frôlant le milliard de dollars, le projet d’ozonation des eaux usées est le plus gros chantier municipal à Montréal. Il est situé à l’extrémité est de l’île.