La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) vient d’ouvrir une enquête officielle sur les conditions de vie des jeunes de la DPJ hébergés dans les édifices vétustes du centre de réadaptation Mont Saint-Antoine, dans l’est de Montréal.

La CDPDJ dit avoir « des raisons de croire » que les droits fondamentaux de ces enfants sont violés.

« L’enquête vise à évaluer les conditions de vie au Centre de réadaptation et s’assurer que les droits de l’enfant ont été respectés », indique la Commission dans un communiqué. « Elle a aussi pour but de s’assurer que des mesures sont prises pour garantir la sécurité et le bien-être des jeunes. »

L’enquête a été déclenchée dans la foulée des révélations de La Presse sur la vétusté des bâtiments d’habitation où sont logés 150 jeunes vulnérables. Ces bâtiments passeront l’hiver prochain sous des bâches, après de « nombreuses infiltrations d’eau » au fil des derniers mois. « Les bâches sont actuellement utilisées pour couvrir les murets périphériques des bâtiments, puisque l’eau s’infiltre entre le revêtement et la brique », indiquait le CIUSSS, par écrit. « C’est une installation temporaire pour couvrir les fissures. »

« Ça fait longtemps qu’il aurait dû y avoir des investissements dans ces bâtiments publics là », avait dénoncé Caroline Letarte-Simoneau, de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), qui représente de nombreux travailleurs au Mont Saint-Antoine. « Je demeure avec beaucoup de questionnements sur comment l’hiver va se passer. »

Un nouveau dégât d’eau est survenu au début de la semaine, malgré la présence des toiles.

Les bâtiments touchés sont situés derrière le bâtiment historique visible de la rue Sherbrooke Est. Le petit complexe immobilier a été bâti dans les années 1960.

L’été dernier, un reportage du Journal de Montréal mettait au jour les importants problèmes d’infiltration, notamment lors d’une averse importante survenue à la mi-juillet. Des tuiles étaient tombées du plafond, des seaux avaient dû être posés un peu partout. Une source interne confiait que le milieu était si problématique qu’il lui aurait valu un signalement à la DPJ si ce n’était pas déjà une installation de la DPJ.

Le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal a toujours assuré que les enfants n’avaient pas été affectés par la situation.

« Nous ne commentons pas les enquêtes en cours », a indiqué Jean Nicolas Aubé, porte-parole de l’organisation. « Nous n’avons, pour le moment, pas été contactés directement par la Commission des droits de la personne. Nous allons évidemment collaborer entièrement au processus d’enquête. »

L’enquête ne sera pas publique. « À la fermeture de la présente enquête, la Commission pourrait rendre publiques ses recommandations systémiques, le cas échéant », a indiqué la CDPDJ.