Le grand patron du Stade olympique est sur la voie de sortie, au moment où son projet de remplacement de la toiture et de l’anneau technique vient d’arriver entre les mains du gouvernement Legault. Une relève de la garde à un moment charnière pour le Stade olympique.

Michel Labrecque « ne sollicitera pas de troisième mandat », a confirmé Brigitte Roussy, l’attachée de presse de la ministre responsable du Parc olympique. Sa nomination actuelle, effectuée en 2019, arrive à échéance le mois prochain.

M. Labrecque, PDG du Parc olympique depuis 2014, a refusé la demande d’entrevue de La Presse. Son attaché de presse a aussi refusé de confirmer en toutes lettres que son patron n’aurait pas de nouveau mandat.

« Le second mandat de M. Labrecque se termine en effet le 23 février 2024 », a indiqué Cédric Essiminy par courriel. « Le PDG a convenu avec le C.A. et la ministre du Tourisme qu’il poursuivra au cours des prochains mois son implication à la direction du Parc pour finaliser certains dossiers. »

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Michel Labrecque a contribué, entre autres projets, au réaménagement du mât du Stade olympique.

« M. Labrecque souhaite clore certains dossiers et également rester à disposition pour assurer une transition en douceur avec la prochaine personne qui occupera ses fonctions actuelles », a-t-il ajouté.

Dans les 10 dernières années, M. Labrecque a notamment fait revivre le mât du Stade olympique, en coordonnant sa transformation en espaces de bureaux actuellement loués par Desjardins et par une firme de logiciels. Il a aussi mené la réfection du Centre sportif du Parc olympique.

Projet actuellement « en analyse »

Michel Labrecque a aussi mené le délicat dossier de nouveau toit pour le Stade olympique, plusieurs fois retardé, qui s’est encore complexifié avec l’obligation de remplacer l’immense anneau technique de béton qui couronne le monument.

Le mois dernier, le Parc olympique a annoncé la fermeture de l’aire de jeu jusqu’à nouvel ordre afin de mener des travaux exploratoires. Ceux-ci « incluent notamment des analyses de conception, d’ingénierie et d’architecture » qui pourraient servir lors d’un éventuel chantier.

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M. Labrecque est PDG du Parc olympique depuis 2014.

Ces travaux exploratoires sont encore en cours et « vont bon train », mais un dossier d’affaires a déjà été remis au gouvernement du Québec « à la fin de l’année 2023 », a indiqué M. Essiminy, du Parc olympique. « Il est présentement en analyse. »

« Les résultats des travaux exploratoires sont requis pour le dossier d’affaires, mais n’empêchent pas le dépôt de celui-ci », a-t-il ajouté.

Une décision du Conseil des ministres est attendue à court terme.

La Presse a révélé en décembre que selon les négociations alors en cours entre le Parc olympique et le consortium retenu, le projet coûterait entre 750 millions et 1 milliard.

Les parties discutaient de la possibilité de signer un contrat dans lequel les risques seraient partagés entre le donneur d’ouvrage et le soumissionnaire, un groupe d’entreprises mené par Pomerleau et Canam.

« Je n’ai aucun, aucun commentaire, avait réagi Michel Labrecque, grand patron du Parc olympique. Ça fait dix ans que je suis au Parc olympique, huit ans sur ce dossier. Je n’ai jamais commenté aucun montant, aucun prix. Ça appartient vraiment au gouvernement, s’il approuve le dossier d’affaires. »

Un feuilleton interminable

Les problèmes du toit du Stade font la manchette depuis plus de 30 ans.

La première toile, rétractable et installée en 1987, s’est déchirée l’année ayant suivi son installation. Elle a dû être retirée 10 ans plus tard.

La deuxième toile a été installée en 1998 et s’est elle aussi déchirée l’année ayant suivi son installation, ce qui a entraîné une chute de neige dans le Stade.

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Le toit du Stade olympique vu de l’intérieur

C’est ce toit qui couvre le Stade depuis, mais plus de 12 000 réparations ont dû être effectuées au cours des années.

Depuis 2002, le propriétaire du Stade cherche plus ou moins activement à faire construire un troisième toit. En 2017, le gouvernement de Philippe Couillard avait annoncé un nouveau toit pour 2023, ce qui représentait une facture de 250 millions.

En 2020, seul le consortium formé de Pomerleau et de Canam avait manifesté un intérêt pour la conception du prochain toit du Stade, alors que le Parc olympique espérait attirer au moins trois équipes concurrentes. À l’époque, l’organisation évoquait une inauguration du toit en 2024. Aucune nouvelle date n’a été évoquée depuis.