La Ville de Montréal « n’a pas payé » le demi-million de dollars que deux promoteurs ont encaissé en quelques mois grâce au droit de préemption municipal, a fait valoir mardi l’administration Plante.

L’élu responsable de l’Habitation, Benoit Dorais, a assuré que le trésor municipal n’était pas touché par les stratégies visant à profiter du mécanisme, sans faire une seule transaction.

La Presse a révélé en décembre que les promoteurs Evan Paperman et Maximilian Cukier ont multiplié les offres d’achat sur les immeubles soumis au droit de préemption de la Ville de Montréal, depuis le début de l’année 2023. Leurs offres incluaient des indemnités importantes en cas d’exercice du droit de préemption, ce qui leur aurait permis de toucher 580 000 $ en quelques mois.

Mardi, au conseil municipal, M. Dorais a affirmé que l’impact sur la Ville était limité. « La Ville n’a pas payé. À un moment donné, c’est du droit privé entre les deux », a dit l’élu. « Ce n’est juste pas ça pantoute. […] Il n’y a pas de lien de cause à effet. »

La Ville a tout de même signalé la situation au Contrôleur général de la Ville de Montréal, au Bureau de l’inspectrice générale, à un organisme de réglementation de courtage immobilier, ainsi qu’à la police.

M. Dorais s’exprimait sur une motion de l’opposition officielle à l’hôtel de ville, qui demandait le déclenchement d’une enquête de la vérificatrice générale sur l’ensemble de l’exercice du droit de préemption dans la métropole.

Julien Hénault-Ratelle, l’élu qui a présenté la motion, a plaidé que la Ville paie indirectement les montants empochés par les promoteurs. « Le vendeur va venir monter le prix de vente que la Ville paie » pour rémunérer MM. Paperman et Cukier, a-t-il déploré. « Ça a un impact direct sur les finances de la Ville, quand de toute évidence on se met à payer des centaines de milliers de dollars de trop. »