Le terminus d’autobus du métro Rosemont est toujours fermé, après un an et demi de travaux, parce qu’il est jugé potentiellement dangereux par la Société de transport de Montréal (STM). Au grand dam des personnes à mobilité réduite, forcées de faire des détours.

La boucle d’autobus passe sous une grande résidence pour aînés inaugurée en janvier 2023. La responsabilité de la boucle elle-même doit être légalement transférée de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), propriétaire du bâtiment, à la STM.

Or, un problème a émergé pendant ces démarches de transfert : « La STM a constaté des enjeux de sécurité au terminus en raison de risque de chutes d’objets ou de glace/neige des balcons du bâtiment », a indiqué par courriel la conseillère aux communications de l’organisation Amélie Régis. La boucle est effectivement située juste en contrebas de la résidence pour aînés de 10 étages, qui compte des dizaines de fenêtres et de balcons. « Nous collaborons avec l’OMHM pour trouver une solution satisfaisante pour les deux parties afin de régler cet enjeu de sécurité. »

En attendant, l’accès à la station Rosemont qui donne sur cette boucle demeure aussi fermé jusqu’à nouvel ordre. Seule la porte donnant sur le boulevard Rosemont demeure ouverte.

Les travaux sur la boucle elle-même se sont terminés en décembre 2023, précise la STM. La Société a notamment procédé au remplacement de la membrane qui protège la station des infiltrations d’eau. « La STM est fière d’avoir collaboré au projet unique de l’îlot Rosemont, qui permet de valoriser cette station de métro », a continué Mme Régis. « Ce genre de projet d’intégration, qui sort de la recette “habituelle”, comporte nécessairement une part de défis de cohabitation et donc, il est normal que des ajustements soient à faire. »

« Aucun sens »

En attendant, les personnes à mobilité réduite – dont les résidants de logements sociaux réservés aux handicapés, situés tout près – doivent faire un détour vers l’un des arrêts d’autobus temporaires installés sur les trottoirs dans les environs.

« Ça n’a aucun sens », a déploré Linda Gauthier, présidente du Regroupement des activistes pour l’inclusion au Québec (RAPLIQ), qui défend les droits des personnes handicapées. « La STM se targue de gagner des prix ici et là pour la qualité des services qu’ils rendent […], mais je ne suis pas convaincue de ça, pas du tout. »

Le RAPLIQ a d’ailleurs entamé une action collective contre l’organisation et la Ville de Montréal au nom de 20 000 personnes ayant des limitations physiques « qui sont potentiellement touchées par la discrimination dans l’accès au métro, au train, à l’autobus régulier et au transport adapté à Montréal ».

Le RAPLIQ espère obtenir des dommages de 75 000 $ par personne.