Frappé par une crise de l’itinérance et de l’insécurité depuis le début de la pandémie, le Village est maintenant « sur la bonne voie », a assuré jeudi la mairesse de Montréal.

Un an après la création d’une cellule de crise consacrée aux problèmes du quartier, Valérie Plante a fait valoir – sans toutefois fournir de données à l’appui – que les efforts portaient leurs fruits.

« Aujourd’hui, ce que je constate […] c’est que ça va mieux », a déclaré Valérie Plante, après une tournée du quartier. « Je ne peux pas vous dire que tout est réglé. Je ne peux pas vous dire que la situation est parfaite, parce que ce n’est pas vrai. »

Mme Plante attribue cette amélioration au travail d’une cellule de crise créée l’an dernier pour asseoir la police, le réseau de la santé, les commerçants et la Ville autour d’une même table. « Tout le monde met la main à la pâte pour que tout le monde se sente bien d’y habiter et d’y vivre. »

La porte-parole de la Société de développement commercial du secteur a indiqué qu’elle constatait les efforts engagés par la Ville de Montréal, mais qu’elle attendait l’été pour juger si la situation s’est effectivement améliorée. « Il y a de bonnes nouvelles qui se passent dans le quartier, mais ce n’est pas encore suffisant pour déloger tout le négatif qui se passe dans le Village », a dit Gabrielle Rondy.

« Les commerçants, au quotidien, sont épuisés parce que ça fait quatre ans que les enjeux se complexifient », a-t-elle ajouté. « C’est sûr que si tu vas demander à des commerçants s’ils voient une différence avec juin 2023, ils vont dire non. »

Le trafic de drogue « préoccupe » la police

Le chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a souligné que ses agents s’étaient employés à diriger les itinérants qui fréquentent le secteur vers des services communautaires, plutôt que de distribuer les contraventions. « Des citoyens nous ont dit : on voit la différence, on la sent », a rapporté Fady Dagher.

Par contre, le trafic des stupéfiants dans le secteur « préoccupe » toujours M. Dagher. « Il y a du trafic de stupéfiants, il y a surtout des mauvais stupéfiants sur le terrain, des mélanges extrêmement dangereux. On continue à travailler avec les policiers spécialisés dans le domaine », a-t-il dit. Les arrestations de présumés trafiquants continuent, a ajouté M. Dagher.

« Le sentiment d’insécurité est toujours palpable, a affirmé Benoit Langevin, élu de l’opposition, par communiqué. Il manque toujours des intervenants psychosociaux dans le Village. Les commerces continuent de fermer les uns après les autres. Cette hécatombe aurait pu être évitée si Projet Montréal avait été proactif. »