Devant la saleté omniprésente révélée par un redoux hâtif, Montréal tentera d’avancer son grand ménage du printemps, a indiqué l’élue responsable du dossier à La Presse. Elle a appelé les Montréalais à faire preuve d’« un petit peu de patience », le temps d’organiser le tout.

L’administration Plante essaie ces jours-ci d’obtenir des balayeuses de rue en location plus tôt que prévu dans ses contrats. Elle cherche aussi une solution pour dégager les rues avant le début des interdictions alternées de stationnement, le 1er avril prochain.

« Les poubelles sortent avant les fleurs », a constaté Maja Vodanovic, du comité exécutif de la Ville de Montréal, quant à la quantité impressionnante de déchets qui souille les espaces publics des quartiers centraux de la métropole. « La neige a fondu un mois et demi avant ce à quoi on était habitués. »

Délivrés de leur mandat de déneigement, de nombreux cols bleus ont été déployés pour nettoyer des trottoirs et des parcs, parfois à la main, parfois à l’aide d’aspirateurs motorisés. Certains équipements subissent leur conversion saisonnière de façon accélérée dans les garages municipaux, a-t-elle continué : « on veut transférer avant le temps notre équipement ».

Mais la location d’une bonne partie du matériel spécialisé devait commencer le 1er avril seulement. C’est d’ailleurs la date à partir de laquelle tous les automobilistes doivent libérer un côté de rue une heure par semaine, afin de donner le champ libre aux travaux de nettoyage.

« On essaie de devancer la livraison des balais de rue pour la mi-mars. On pense que ça va marcher. C’est sûr qu’on aimerait ça les avoir maintenant », a expliqué Mme Vodanovic, qui est aussi mairesse de Lachine. « On est en train de penser à des mesures pour alterner le stationnement. On va voir si c’est possible. »

L’opposition officielle à l’hôtel de ville est beaucoup moins optimiste que Maja Vodanovic.

« Le rôle d’une ville, c’est d’assurer un service à la population : ramasser les vidanges et entretenir le domaine public afin qu’il soit propre, praticable et agréable », a réagi par écrit Stéphanie Valenzuela, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement. « Ça fait des années qu’Ensemble Montréal demande à l’administration Plante d’implanter des poubelles fermées ainsi que d’étendre à l’année et sept jours sur sept les brigades de propreté. »

En attendant, Mme Vodanovic suggère aux Montréalais de prendre les choses en main à petite échelle. « Si chacun peut nettoyer devant chez soi, ça donnerait un coup de propreté et ça donnerait l’exemple, a-t-elle dit. Ça donne un exemple positif : ça contrebalance ceux qui jettent par terre. »

« Ça va être un long mois de nettoyage », a-t-elle ajouté.