Un important syndicat de professionnels demande à la Société de transport de Montréal (STM) de réduire l’effectif de centaines de consultants qui travaillent chaque jour dans ses bureaux avant de supprimer des postes comme elle l’a fait le mois dernier. Une opération qui risque de se répéter, alors que le déficit des transports en commun demeure béant.

Au moins 400  « ressources externes » travaillent à la STM, certains depuis plus d’une décennie en continu, selon le SEPB, qui représente les professionnels du transporteur public. Un consultant travaillerait d’ailleurs à la STM depuis 23 ans, dépassant en ancienneté la plupart des employés, affirme le syndicat.

« Il y en a beaucoup. On est capables de faire la job et il y a du monde qui fait carrière sans être employé de la STM, alors qu’ils coupent des postes », a lancé le président du SEPB, Marc Glogowski, en entrevue avec La Presse. « C’est ça qu’on veut dénoncer. »

Ces professionnels ont une adresse courriel de la STM, occupent parfois des postes de direction et sont invités au party de Noël local. Plutôt qu’ils aient un lien d’emploi avec la STM, leurs heures sont louées à une firme d’architecture ou de génie-conseil, qui dégage un profit sur leurs services.

M. Glogowski dit comprendre qu’une organisation comme la STM emploie des consultants spécialisés pour des besoins précis et limités dans le temps. Mais ces consultants représentent maintenant la majorité de la main-d’œuvre qui travaille sur le prolongement de la ligne bleue et entre 30 % et 40 % (selon les versions) de celle qui travaille sur le maintien des actifs, souvent sans spécialisation particulière.

« Les bonnes personnes aux bons endroits »

La STM fait valoir qu’elle vise « un équilibre » entre ressources externes et employés internes au sein de ses bureaux de projet.

« Le recours à des consultants externes s’avère nécessaire, notamment pour moduler nos besoins de ressources en fonction de la variation de nos plans d’investissement, selon l’avancement des projets, ou encore, par exemple, lorsqu’une expertise très pointue est requise, mais non nécessaire à la STM à long terme », a indiqué la porte-parole Anne-Julie Maltais. « Il s’agit d’une pratique courante dans notre secteur qui permet une plus grande flexibilité (en termes d’expertise, de durée, etc.). »

Objectif global : « dédier les bonnes personnes aux bons endroits ».

Le mois dernier, la STM a annoncé l’abolition de 230 postes. Chez les professionnels, la moitié des postes supprimés étaient déjà vacants.

L’organisation fait aussi valoir qu’elle a récemment transformé des postes de consultants en postes internes : « environ 19 en 2023, 4 en 2024 ».

En novembre dernier, la STM a passé un nouveau contrat avec les firmes Stantec, SNC-Lavalin et EXP afin de lui fournir l’équivalent de 214 000 heures de travail par des ingénieurs sur les quatre prochaines années, à la suite d’un appel d’offres. La STM s’attend à devoir dépenser 41 millions.