Quand Brian Wilson a été grièvement blessé dans un accident de voiture il y a 14 ans, ses médecins ont décrété que ce pompier américain ne parlerait plus jamais et passerait le reste de sa vie allongé sur un lit.

Mais deux perroquets bavards ont eu raison de la médecine.

«Deux oiseaux m'ont réappris à parler», explique le quinquagénaire dans son humble demeure de Damascus, dans la grande banlieue de Washington, où il vit désormais entouré de 80 volatiles.

«Ma blessure à la tête était tellement grave que je n'étais plus censé parler de ma vie, du moins pas plus qu'un enfant de deux ans», raconte-t-il. Mais à son chevet, deux perroquets qu'il gardait depuis sa jeunesse «n'ont pas arrêté de me parler».

«Et puis soudain, un mot est sorti, et puis deux et de plus en plus». Pas du bec des oiseaux, mais bien de la bouche du blessé.

Pour montrer sa reconnaissance, l'ancien pompier, qui ne peut plus travailler mais parle et se déplace presque normalement, a décidé de consacrer sa vie aux oiseaux qui lui ont rendu la parole.

«Je fais tout ce que je peux pour eux quand je le peux», raconte-t-il dans sa maison transformée en refuge pour les perroquets et autres perruches dont les maîtres ne veulent plus. «Ils ont tout ce qu'ils peuvent désirer».

Quand un nouvel oiseau arrive, il est mis en quarantaine dans l'ancien garage adjacent à la maison en attendant la visite du vétérinaire. On lui trouve ensuite une famille d'accueil, ou bien il va rejoindre les dizaines de volatiles déjà hébergés dans la maison de Damascus.

Cela coûte cher, de l'ordre de 6000 dollars par mois, selon M. Wilson, qui engloutit pour cela toutes ses économies et sa maigre pension d'invalidité.

L'ex-soldat du feu vient de prendre en charge 80 oiseaux dont le propriétaire ne pouvait plus s'occuper. Il en est à refuser en moyenne trois pensionnaires par semaine.

Brian Wilson a créé sa fondation, la Wilson Parrot Foundation, pour récupérer des dons déductibles des impôts. Pour arrondir ses fins de mois, il organise des spectacles avec ses oiseaux bavards lors d'anniversaires ou de réunions d'entreprises.

Il enseigne aussi les règles de sécurité en cas d'incendie, de fusillade ou d'accident à l'aide de ses amis aux plumes multicolores. Un des perroquets a ainsi appris à tomber raide et à faire le mort lorsqu'il est touché par une balle en mousse tirée par un pistolet d'enfant.

Brian Wilson ne portait pas de ceinture de sécurité lors de son accident de voiture en 1995.

«Je voulais être pompier pour sauver des gens jusqu'à l'âge de 98 ans et je donnerais tout pour pouvoir le faire», assure-t-il. «Vous vous demandez pourquoi je sauve des oiseaux ? Ils m'ont aidé à reparler, alors je prends soin d'eux».