Une clinique privée de Prague recrute ses infirmières en leur offrant une nouvelle poitrine ou un ventre retendu pour la signature d'un contrat de trois ans, afin de contrecarrer la pénurie de personnel médical.

L'offre, lancée il y a quelques mois, a rencontré un grand succès, selon le directeur de la clinique, Jiri Schweitzer, qui voit désormais affluer des dizaines de candidatures à chaque recrutement.

«J'en ai parlé autour de moi, à des collègues et à des amis, cela a suscité un intérêt énorme», a déclaré à l'AFP Petra Kalivodova, une infirmière qui a elle-même opté pour une lipposuccion.

Comme elle, sept autres infirmières ont déjà utilisé leur bonus qui leur a permis d'accéder à des soins sinon inabordables pour elles.

La clinique facture 75.000 couronnes (2.823 euros) pour une chirurgie mammaire, soit plus de trois mois de salaire pour une infirmière et jusqu'à 1880 euros pour une liposuccion, soit environ deux mois de salaire.

Le bonus a aussi un effet dissuasif: une infirmière qui résilie son contrat avant terme doit rembourser sa chirurgie plastique. À contrario, au bout de trois ans, un renouvellement de contrat est récompensé par une nouvelle intervention plastique gratuite. Médecins et secrétaires peuvent bénéficier de l'offre.

Le nombre de cliniques de chirurgie esthétique a triplé en République tchèque entre 1997 et 2006, selon l'Institut tchèque des statistiques de santé, du fait de la popularisation des interventions plastiques dans l'ancien pays communiste et de l'afflux de clients étrangers en quête de bas tarifs.

Dans le même temps, l'attrait de meilleurs salaires dans les autres pays européens a provoqué une hémorragie du personnel de santé.