Le gouvernement de la région russe de Belgorod (ouest de la Russie) a annoncé lundi s'opposer à toute célébration dans des établissements publics de la Saint-Valentin, une fête «qui va à l'encontre de la culture russe».

«Nous sommes contre l'implantation des fêtes catholiques dans notre région», 97% de la population locale se disant orthodoxe, a déclaré à l'AFP un responsable de l'administration de Belgorod, Nikolaï Bezloutski.

«Mais ceux qui voudront fêter la Saint-Valentin à titre privé le feront. Aucune punition n'est envisagée», a-t-il assuré.

Aucune fête n'est prévue à l'université de Belgorod, qui va célébrer à la place le 15 février «la journée de la jeunesse orthodoxe», a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'université, Alexandre Pyj.

«Si des étudiants veulent fêter la Saint-Valentin entre eux, il n'y a pas d'objection», a concédé le porte-parole.

Dans un document intitulé «Mesures pour assurer la sécurité spirituelle de la région de Belgorod», les autorités ont décidé «ne pas autoriser de célébrations de la Saint-Valentin et d'Halloween dans les établissements culturels, éducatifs et autres administrations des villes et districts de la région».

Cette directive réclame aussi l'organisation d'un «travail d'explication dans les médias de la région sur les particularités de ces fêtes qui vont à l'encontre de la culture russe».

Ce document avait été approuvé en mars 2010 par le gouvernement régional et l'archevêque de l'Église orthodoxe russe de Belgorod.

Peu connue il y a encore dix ans, la Saint-Valentin représente aujourd'hui une véritable manne commerciale en Russie. Les magasins vendent de nombreuses cartes et objets en forme de coeur et les restaurants prévoient des menus spéciaux pour l'occasion.

En 2008, la femme du président Dmitri Medvedev, Svetlana Medvedeva, avait lancé une offensive contre cette fête venue d'Occident en lançant une version alternative et «russe», baptisée «le jour de la famille, de l'amour et de la fidélité» qui a lieu de 8 juillet.