Claude Charbonneau, qui a violemment tué deux hommes à coups de hache en août 2020, à Montréal, a plaidé coupable de deux meurtres, jeudi, au palais de justice de Montréal, en précisant de lui-même que les deux assassinats étaient prémédités.

« Il a expliqué qu’il planifiait ces meurtres depuis 10 ans, » précise l’exposé conjoint des faits qui a été lu en cour par l’avocate de la défense, MEmmanuelle Rheault.

La juge Hélène Di Salvo a demandé à l’homme de 62 ans s’il avait bel et bien l’intention de causer la mort de Pierre Phaneuf, 68 ans, et de Theodoros Debeyiotis, 80 ans. « C’est en plein ça, oui », a répondu Charbonneau, calmement, menotté dans le box des accusés.

« Vous savez que vous allez rester détenu très très longtemps ? », a poursuivi la juge.

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Claude Charbonneau

« Pour le restant de mes jours, a confirmé le meurtrier. Je connaissais la sentence avant de commettre l’acte. »

En reconnaissant ces crimes, Charbonneau est assuré de recevoir une peine de prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans.

Claude Charbonneau travaillait depuis plus de 20 ans pour Theodoros Debeyiotis comme concierge et homme à tout faire dans des édifices à logements de ce dernier.

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Theodoros Debeyiotis

Pierre Phaneuf était son voisin, dans un immeuble de M. Debeyiotis, sur l’avenue Henri-Bourassa, dans le quartier Ahuntsic.

Le 4 août 2020, Claude Charbonneau est entré chez M. Phaneuf et l’a tué à coups de hache à la tête. Il lui reprochait son « prétendu manque de respect envers les femmes », explique l’exposé des faits.

Le meurtrier a ensuite volé la voiture de sa victime.

Deuxième meurtre

Le lendemain, il se rend au bureau de son patron, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, avec l’intention de le tuer. Comme M. Debeyiotis n’est pas seul, il remet son plan à plus tard.

Le 6 août, des caméras de surveillance filment Charbonneau qui arrive sur les lieux. Il porte des gants et tient une hache, dissimulée sous un linge. À L’arrivée de son patron, il le suit dans son bureau et le frappe à la tête et dans le dos avec son arme.

« La victime est retrouvée 10 minutes plus tard, gisant dans son sang, par un locataire venu payer son loyer », précise l’exposé des faits.

Charbonneau avait auparavant dit à des voisins qu’il trouvait Theodoros Debeyiotis « avare et mesquin ».

Après avoir fait l’objet d’un avis de recherche, l’homme est arrêté 13 jours plus tard à Trois-Rivières, au volant du véhicule de M. Phaneuf.

Il avoue rapidement les deux meurtres, tant aux policiers qui l’arrêtent qu’à celui qui l’interroge.

« Je suis sain d’esprit et je plaide coupable. Je les ai tués tous les deux à coups de hache », déclare-t-il lors de sa première comparution à la cour.

Charbonneau a répété à plusieurs reprises qu’il ne regrettait rien et que son but était de s’enlever la vie après avoir dépensé l’argent volé aux victimes, soit environ 7000 $, mentionne l’exposé des faits.

On y apprend également que son plan était de tuer aussi le fils de Theodoros Debeyiotis, Nick, mais que ce dernier était à l’extérieur de Montréal au moment des évènements.