Dominico Scarfo, qui comparaît depuis plusieurs semaines devant jury pour avoir comploté les meurtres des lieutenants de la mafia Lorenzo Giordano et Rocco Sollecito, et pour les avoir tués en 2016, ne témoignera pas et ne présentera pas de défense.

C’est ce qu’a annoncé mercredi matin son avocat, MLuc Trempe, au jury et au juge Michel Pennou, de la Cour supérieure. Ce dernier a alors indiqué aux jurés que les prochaines étapes du procès seraient les plaidoiries des deux parties, les directives du juge au jury et les délibérations.

MTrempe a fait savoir qu’il n’aurait aucune preuve à présenter et que son client ne témoignerait pas, après avoir fini de contre-interroger un ancien tueur à gages devenu agent civil d’infiltration pour la police, témoin clé de la poursuite.

Selon la théorie de la poursuite, Giordano et Sollecito ont été assassinés dans le contexte d’un conflit entre un clan calabrais de la mafia montréalaise, dirigé par les frères Andrew et Salvatore Scoppa, et le clan des Siciliens.

Scarfo aurait été celui qui a appuyé sur la détente lors du meurtre de Giordano, alors que dans le cas de Sollecito, il aurait conduit une voiture devant celle de la victime et forcé celle-ci à s’arrêter plusieurs secondes de façon à permettre à un tueur à gages de sortir d’un abribus dans lequel il se cachait et d’abattre le lieutenant de la mafia, le 27 mai 2016.

Mais trois ans après les meurtres, le tueur à gages est devenu agent civil d’infiltration pour la Sûreté du Québec et a enregistré Scarfo à son insu avec un dispositif d’enregistrement portatif. L’écoute de ces enregistrements et le témoignage de la taupe qui a suivi ont constitué le cœur de la preuve présentée par la poursuite durant le procès.

Le jury veut questionner la taupe

Notons qu’après que l’agent civil d’infiltration eut terminé son témoignage mercredi matin, les jurés ont demandé à pouvoir lui poser des questions directement pour obtenir des éclaircissements sur certains passages des enregistrements écoutés, mais le juge Pennou a refusé leur demande.

« Un procès criminel n’offre pas nécessairement des réponses à toutes les questions et, en tant que juge et jury, on doit accepter ça. La preuve, vous devez l’accepter et la considérer comme vous l’avez reçue », a dit le magistrat aux jurés.

Les plaidoiries débuteront mercredi prochain, en après-midi, par celles de la poursuite.

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