Un entrepreneur paysagiste a été accusé vendredi d’avoir tué sa conjointe dans la nuit de jeudi à vendredi, second présumé féminicide en deux jours au Québec. Pascal Arseneault aurait mis le feu à leur résidence à Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides.

Visiblement « déconnecté » de la réalité, l’homme de 49 ans a comparu vendredi après-midi au palais de justice de Saint-Jérôme pour faire face à une accusation de meurtre au second degré. La victime est Louise Avon, sa conjointe. Les policiers sont intervenus à leur résidence pour un incendie pendant la nuit, avant de faire la terrible découverte dans les décombres.

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La dépouille de la victime, Louise Avon, est transportée hors de la scène de crime.

Vendredi soir, des techniciens de la Sûreté du Québec s’affairaient encore sur la scène de crime. L’incendie semblait avoir complètement ravagé la résidence.

Il s’agit d’un meurtre commis dans un contexte de « violence conjugale », a indiqué à la cour le procureur de la Couronne MAlexandre Dubois. Les circonstances exactes du meurtre demeurent toutefois inconnues. Pascal Arseneault n’avait aucun antécédent judiciaire.

Pascal Arseneault et Louise Avon étaient copropriétaires depuis plusieurs années d’une entreprise d’aménagement paysager, Les Pas Verts du Nord.

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Le procureur de la Couronne MAlexandre Dubois (à droite) au palais de justice de Saint-Jérôme en novembre dernier, avec son collègue MNektarios Tzortzinas (à gauche).

Évaluation de l’état mental demandée

Pendant sa comparution, par visioconférence, Pascal Arseneault a tenu des propos extrêmement confus avant l’arrivée du juge Sylvain Lépine. Barbe longue, cheveux sur les épaules et drapé dans une couverture orange, l’accusé parlait d’une voix rauque à un enquêteur jusqu’à ce qu’on coupe son micro.

D’emblée, son avocat a demandé au juge de faire évaluer l’état mental de son client, soulignant l’avoir entendu entre autres évoquer la « fin du monde » dans une conversation d’une vingtaine de minutes.

« M. Arseneault tient des propos qui peuvent paraître cohérents à première vue, mais il parle d’une réalité extérieure et parle de lui à la troisième personne. Je mets fortement en doute son contact avec la réalité. Ça semble problématique », a expliqué MMarc-André Desnoyers.

Le juge a immédiatement ordonné l’évaluation de l’état mental de l’accusé. Il sera de retour en cour vendredi prochain.

C’est vraisemblablement le second présumé féminicide de la semaine au Québec. Jeudi matin, la Sûreté du Québec a découvert le corps d’un homme et d’une femme dans une résidence de Lebel-sur-Quévillon, dans le Nord-du-Québec. L’homme aurait tué sa conjointe avant de se suicider, selon nos informations.

Ces deux présumés féminicides s’ajoutent à d’autres survenus dans les dernières semaines à Laval et à Dunham. Pas moins de 17 femmes auraient été assassinées l’an dernier au Québec.