L’ancien lanceur des ligues majeures de baseball Éric Gagné, qui était accusé de conduite dangereuse avec les facultés affaiblies et de délit de fuite, a plaidé coupable à un chef d’accusation et reçu une absolution inconditionnelle, mercredi, au palais de justice de Laval.

Selon les faits présentés en cour, Gagné n’aurait pas été sous l’effet de l’alcool ou de la drogue lorsqu’il a conduit de façon erratique et percuté quatre véhicules, sur l’autoroute 640, à Terrebonne, le 31 juillet 2020.

Ce sont plutôt les effets d’une commotion cérébrale qui auraient provoqué la suite d’accidents, selon les conclusions d’une évaluation psychiatrique du DPierre Gagné.

L’ex-releveur des Dodgers de Los Angeles, âgé de 46 ans, a donc plaidé coupable à un chef de conduite dangereuse. Il a été acquitté des autres chefs qui pesaient sur lui.

L’absolution inconditionnelle qui a été prononcée par le juge Marc-André Dagenais était une proposition commune des avocats de la défense, MJean-Daniel Debkoski, et de la Couronne, MJean-Sébastien Bigras.

Pas de blessés

Le gagnant d’un trophée Cy-Young s’est évidemment réjoui de cette absolution, qui lui évite d’avoir un casier judiciaire.

« J’ai vraiment été chanceux qu’il n’y ait pas eu de blessés. C’est ça le plus important pour moi », a commenté l’athlète à sa sortie de la salle d’audience.

Maintenant établi aux États-Unis, où il est en attente de sa citoyenneté américaine, l’ex-joueur de baseball est père de quatre enfants qui vivent au Québec. Il les visite régulièrement.

Le 31 juillet 2020, il circulait à haute vitesse sur l’autoroute 640 Est à la hauteur de Terrebonne, dans un Hyundai Santa Fe de location. Il a alors embouti deux véhicules, alors qu’il zigzaguait entre les voies, et ne s’est pas arrêté. Dans la bretelle pour l’autoroute 40, il a heurté un autre véhicule et a poursuivi son chemin.

Puis, perdant la maîtrise de son VUS, il a traversé le terre-plein pour se retrouver en position perpendiculaire à la circulation sur l’autoroute 40, où il a été percuté par une voiture.

Désorganisation

Après cette dernière collision, Éric Gagné est sorti de son véhicule, a couru dans le terre-plein en criant des propos incohérents, a tenté de se cacher et était agité.

« Dans l’ambulance, les policiers observent des signes de désorganisation, relate MBigras. M. Gagné est incapable d’arrêter de bouger, se plaint constamment de la douleur, il a une sudation anormale et tient des propos incompréhensibles. »

L’athlète sera hospitalisé deux jours et n’aurait aucun souvenir des évènements.

Aucun alcool n’a été détecté dans son sang, mais on y a décelé des traces de cannabis.

L’évaluation du DGagné, qui conclut que c’est une commotion cérébrale qui a déclenché le comportement erratique d’Éric Gagné, n’a toutefois pas déterminé quelle était la cause de cette commotion cérébrale. L’ex-joueur de baseball en a subi plusieurs au cours de sa carrière.

« M. Gagné était hautement fatigué parce qu’il avait volé la veille pour venir voir ses enfants. Il n’avait dormi que deux ou trois heures, a souligné MDebkoski. C’est là où il a fait preuve de conduite dangereuse : il a pris le volant en sachant qu’il était dans une condition de grande fatigue. »

En raison de sa reconnaissance de culpabilité sur ce chef, il lui sera interdit de conduire au Canada au cours des 18 prochains mois.

En 2010, le joueur de baseball avait avoué avoir consommé des hormones de croissance au cours de sa carrière. La même année, il a pris sa retraite, à l’âge de 34 ans.

Le sportif québécois a entrepris son parcours avec les Dodgers de Los Angeles. Il a aussi joué pour les Rangers du Texas, les Red Sox de Boston et les Brewers de Milwaukee.