(Montréal) Vandalisme, individu suspect, menace : un des commerçants visés par un incendie criminel lundi matin dans le secteur de La-Petite-Patrie savait que « quelque chose de grave » allait arriver. L’homme soupçonné d’avoir mis le feu à quelques commerces a d’ailleurs été retrouvé blessé par les pompiers peu après les faits.

« Depuis quelques semaines, je disais qu’on allait passer au feu. C’était une question de temps », affirme Mehmet Kocabas, propriétaire d’une clinique dentaire.

Les pompiers se sont rendus sur place lundi vers 4 h en lien avec l’incendie sur la rue Saint-Zotique Est, non loin de la rue Saint-Vallier. Ils ont retrouvé une personne blessée à l’intérieur. « Cette personne est considérée comme suspecte dans le dossier », indique l’agent Jean-Pierre Brabant, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Le feu a rapidement été maîtrisé et l’incendie n’a fait aucun autre blessé mis à part le suspect.

Menace et intimidation

Les locataires et exploitants de l’immeuble endommagé par les flammes s’attendaient au pire, poursuit M. Kocabas, après avoir retrouvé un papier placardé sur une fenêtre vendredi dernier. « Owner get out building », peut-on lire sur une affiche signée Giovanni Di Tullio.

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L’affiche placardée sur la fenêtre du commerce de Mehmet Kocabas.

« C’était très préocuppant et mystérieux », dit le dentiste, qui avait aussitôt contacté la police. C’était la quatrième fois depuis la mi-juin qu’il se tournait vers les autorités.

Le 15 juin, un individu suspect a tenté de retirer les caméras de sécurité d’un des commerces. Exactement une semaine plus tard, le DKocabas retrouve un pot de peinture près de la porte défoncée de sa clinique. Le 15 juillet, sa secrétaire remarque qu’un homme prend la clinique en photo. Chaque fois, la police a été avisée.

« Ils ont pris les plaintes, mais selon moi, ça a été traité comme trois évènements isolés. »

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La boutique d’un tailleur était complètement ravagée par les flammes au passage de La Presse.

Mis à part beaucoup de fumée et la porte principale fracassée par des blocs de béton, on ne déplore aucun dommage dans son établissement lundi. « Par chance, l’équipement n’a pas été touché. »

Les exploitants des locaux adjacents ont eu moins de chance. La boutique d’un tailleur était complètement ravagée par les flammes au passage de La Presse.

Mehmet Kocabas demeure inquiet, même si le présumé malfaiteur sera interrogé par les enquêteurs. Il se questionne sur les motifs de ces méfaits. « On est tous des commerçants immigrants ici. Je ne sais pas si ça a rapport avec ça. Mais une chose est sûre, c’est quelqu’un qui a pris le temps d’exécuter tranquillement son acte. »