Dominic Blanchette, cet enseignant de l’école primaire Adélard-Desrosiers accusé d’agressions sexuelles, demeurera détenu pour la suite des procédures judiciaires dans son dossier, a tranché vendredi une juge de la Cour du Québec à l’issue d’une longue enquête sur remise en liberté.

« L’accusé va revenir devant le tribunal le 25 octobre prochain », a indiqué à La Presse la procureure de la Couronne, MAnnabelle Sheppard, en sortant de la salle de cour.

Très peu de détails peuvent être donnés sur ce qui s’est dit durant l’audience, car une ordonnance de non-publication a été rendue dès le départ en vertu de l’article 517 du Code criminel.

Cela nous empêche notamment de publier les témoignages, renseignements, observations ou motifs juridiques fournis pendant l’audience. En fait, seule la décision de la juge Sonia Mastro Matteo pouvait être rendue publique à ce stade.

Tout près d’une vingtaine de chefs d’accusation ont déjà été déposés contre Dominic Blanchette depuis son arrestation, en mai dernier, dont plusieurs d’agression sexuelle, mais aussi de pornographie juvénile ou encore d’incitation à des contacts sexuels. Les faits se seraient produits entre 2017 et 2022.

« Il s’est rapproché de plus en plus des filles »

Ces accusations avaient causé une onde de choc à l’école Adélard-Desrosiers, dans Montréal-Nord, où il enseignait. À l’interne, Dominic Blanchette était d’ailleurs connu pour sa proximité avec les jeunes filles.

« Au fil du temps, il s’est rapproché de plus en plus des filles. Il assistait souvent à leurs activités parascolaires. Il leur donnait plus de permissions. Il faisait même des photos et des vidéos avec elles », avait raconté à La Presse un élève ayant eu M. Blanchette comme professeur en sixième année. « Parfois, dans les équipes sportives, il faisait en sorte que des filles s’assoient sur lui pendant les pauses », avait-il aussi dit.

À la fin du mois de mai, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, avait annoncé que Dominic Blanchette ne pourrait plus pratiquer son métier, puisque son brevet avait été révoqué par le gouvernement. Une dizaine de brevets d’enseignant sont révoqués chaque année « pour des situations qui sont malheureusement similaires », selon le ministre.

Dans les dernières semaines, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a indiqué que M. Blanchette « aurait occupé des emplois dans plus d’un établissement scolaire » situé dans le Grand Montréal. Le corps policier disait alors chercher d’autres victimes potentielles.

Plusieurs victimes alléguées se sont manifestées depuis cet appel public de la police montréalaise. Les autorités invitent d’ailleurs toujours toute personne qui aurait des informations pertinentes en lien avec ce dossier ou qui voudrait porter plainte contre l’accusé à contacter le centre anonyme d’Info-Crime Montréal, en composant le 514-393-1133, ou en remplissant un formulaire confidentiel en ligne.

Avec la collaboration d’Alice Girard-Bossé, La Presse