(Québec) L’homme accusé d’avoir agressé sexuellement puis tué Guylaine Potvin il y a 22 ans à Saguenay et violé et étranglé une autre jeune femme à Québec la même année restera derrière les barreaux d’ici son procès.

Marc-André Grenon, de Granby, a comparu jeudi matin aux palais de justice de Québec et de Chicoutimi. Grenon a assisté aux brefs échanges entre avocats à partir du poste de la Sûreté du Québec (SQ) de Saint-Hyacinthe, où il est détenu.

Rappelons que l’homme de 47 ans a été arrêté mercredi pour des crimes datant d'il y a 22 ans. La police le soupçonne d’avoir tué et agressé sexuellement Guylaine Potvin, une étudiante de 19 ans retrouvée morte dans son logement de Jonquière le 28 avril 2000.

Il est aussi soupçonné d’avoir agressé sexuellement puis étranglé une autre jeune victime, dont l’identité est protégée par le tribunal, en juillet 2000 à Sainte-Foy. Cette dernière a survécu à la tentative de meurtre et appelé la police.

« On parle d’une enquête qui est demeurée active pendant plus de 20 ans. Vous êtes capables de faire un calcul très rapide : on parle d’une divulgation de la preuve volumineuse », a dit jeudi le procureur de la Couronne, MPierre-Alexandre Bernard.

De l’ADN retrouvé, selon la SQ

Le procureur n’a pas voulu en dire davantage sur cette preuve qui a permis d’arrêter le suspect après deux décennies.

Mais dans le cadre d’une émission de télévision en 2016, un porte-parole de la SQ avait indiqué : « L’ADN trouvé en avril à Jonquière et en juillet à Sainte-Foy est le même, donc on est devant un seul et unique meurtrier dans ce dossier. »

« On peut parler ici d’un prédateur », disait à l’époque le capitaine Guy Lapointe à l’émission Poirier enquête, sur Historia. L’émission avait aussi révélé que les policiers avaient « effectué 30 tests d’ADN qui se sont révélés négatifs » en 2016.

Le tueur avait par ailleurs volé plusieurs objets à ses deux victimes, dont des bijoux. Les policiers avaient, au fil des ans, dévoilé au public plusieurs informations à ce sujet, dans l’espoir de pincer le meurtrier, s’il avait tenté de les vendre, par exemple.

L’accusé pourrait être jugé dans deux procès séparés. Il est accusé de meurtre au premier degré et d’agression sexuelle grave à Saguenay. À Québec, il doit faire face à des accusations de tentative de meurtre et d’agression sexuelle graves.

Grenon, qui a été arrêté à Granby, est représenté par MKarine Poliquin.