Une accusation de cruauté envers les animaux contre Marineland a été suspendue, provoquant l’indignation des groupes de protection des animaux qui avaient déposé des plaintes à l’endroit de l’attraction touristique de Niagara Falls, en Ontario.

En décembre dernier, la police régionale de Niagara avait accusé le parc d’avoir utilisé des dauphins et des baleines à des fins de divertissement.

Marineland avait alors nié l’accusation, affirmant qu’il fournissait plutôt une éducation au public. Le parc n’a pas répondu à une demande de commentaire jeudi.

Le ministère du Procureur général a attesté que le procureur de la Couronne, Michal Sokolski, avait examiné attentivement l’affaire et déterminé que la suspension de l’accusation était appropriée.

Last Chance for Animals et Animal Justice, deux groupes de défense des droits des animaux établis respectivement en Californie et à Toronto, avaient déposé des plaintes auprès de la police en 2021, alléguant que le parc utilisait des dauphins dans un spectacle à des fins de divertissement.

Les groupes avaient remis à la police de longues vidéos des spectacles de dauphins de Marineland et fourni des déclarations aux enquêteurs.

Les vidéos, partagées avec La Presse Canadienne, semblent montrer des dauphins faisant des pirouettes dans une piscine pour obtenir de la nourriture du personnel, le tout devant un public.

« Nous considérons que c’est totalement inacceptable et que cela ignore la maltraitance des animaux, a déclaré Miranda Desa, l’avocate canadienne de Last Chance for Animals, par rapport à la suspension. Je n’ai jamais vu de soirée dansante avec des dauphins dans la nature ».

La législation anti-captivité du gouvernement fédéral adoptée en 2019 avait d’ailleurs rendu illégale la performance des dauphins et des baleines.

La police de Niagara avait enquêté sur les allégations impliquant Marineland et, plusieurs mois plus tard, avait déposé la première accusation du genre en vertu des lois contre la captivité. Marineland faisait face à un chef d’accusation d’utilisation d’un cétacé captif à des fins de divertissement sans autorisation.

Camille Labchuk, directrice générale d’Animal Justice, s’est dite choquée par la décision de la Couronne de suspendre l’accusation.

« Si la Couronne n’est pas disposée à poursuivre une affaire simple et claire, cela me laisse très pessimiste quant à l’importance des animaux pour le système judiciaire », a-t-elle déclaré.

Mme Labchuk et Mme Desa étaient toutes deux sur place lorsque l’accusation a été suspendue, affirmant que la Couronne avait déclaré au tribunal qu’elle n’avait pas procédé parce qu’elle pensait que la preuve vidéo était biaisée, entre autres.

Selon elles, la Couronne aurait aussi dit au tribunal qu’il y avait une probabilité raisonnable de condamnation, mais que l’affaire nécessiterait de nombreuses ressources.