Un père qui venait d’arriver au Québec avec sa famille a reconnu avoir agressé sexuellement sa propre fille à plusieurs reprises dans un hôtel de Montréal. S’il regrette ses gestes, l’homme les impute à ses pulsions sexuelles « très élevées », et même à un « esprit démoniaque ».

La tête basse, les yeux rivés au sol, l’homme de 37 ans semble étouffé par la honte dans le box des accusés. « Oui », murmure-t-il finalement, avec grande difficulté, afin de reconnaître sa culpabilité. « Mon client a très honte », souligne alors son avocate, MMarie-Hélène Giroux.

L’homme a plaidé coupable à un chef d’accusation d’inceste la semaine dernière, au palais de justice de Montréal. Il faisait initialement face à des accusations d’exploitation sexuelle, de production de pornographie juvénile et d’avoir rendu accessible à un enfant du matériel sexuellement explicite.

On ne peut nommer l’accusé, afin de préserver l’identité de la victime, une adolescente de 16 ans.

Originaires d’un pays de l’ouest de l’Afrique, l’homme et sa famille sont arrivés à Montréal en mai ou juin 2022 comme réfugiés. Ils étaient alors hébergés par le gouvernement dans un hôtel de la métropole.

C’est la mère de la victime qui a fait la terrible découverte à la mi-juin en écoutant par hasard un appel téléphonique entre le père et sa fille. « Pourquoi ne peut-on pas le faire encore ? », disait alors le père. La mère a porté plainte à la police.

« Ce n’est pas clair combien de fois c’est arrivé au Canada. C’est au moins une fois, mais la preuve tend à démontrer que c’est arrivé quelques fois. Mais [la victime] mentionne que c’est arrivé souvent lorsqu’ils étaient au Mexique », a indiqué le procureur de la Couronne, Me Jérôme Laflamme, en insistant sur le fait que ce n’était pas un « évènement isolé ».

Après son arrestation, l’homme a tout avoué aux policiers. Il a répété avoir une « très grande pulsion sexuelle » (very high sexual drive). Ainsi, il n’avait « pas le choix », selon ses dires.

« Il dit aux policiers qu’il a besoin d’avoir du sexe, que c’est difficile de se contrôler. Il se sentait comme si un esprit démoniaque avait pris le contrôle », relate le procureur.

« Je le regrette », a soufflé l’homme, à la fin de l’audience.

Le dossier reviendra devant le tribunal en juin en vue de la détermination de la peine. L’accusé demeure détenu d’ici là.