Québec et le syndicat représentant les avocats de l’aide juridique de plusieurs régions ont confirmé samedi avoir conclu une entente de principe, après une semaine de grève. Le contenu de l’entente demeurera confidentiel, le temps que celle-ci soit soumise « dans les prochains jours » aux syndiqués à travers la province.

« Les parties ont négocié de manière intensive afin d’arriver à une entente de principe complète. Cela a requis une persévérance et une vigilance pour l’ensemble du comité de négociation qui, après trois ans de discussions et de tergiversations, a maintenu le cap afin d’obtenir une entente satisfaisante », a indiqué le syndicat affilié à la Fédération des professionnels (FP-CSN), dans un avis interne.

On y indique que « l’entente sera soumise dans les prochains jours à l’ensemble des assemblées syndicales des différentes régions affiliées ». Si la majorité entérine cette entente, le conflit prendra alors fin.

Dans un communiqué, la ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a confirmé que l’entente conclue représente « plus de 250 avocates et avocats », puisqu’elle vise également le Centre communautaire juridique de la Rive-Sud.

Avec cette entente d’une durée de 3 ans, tous les avocats de l’aide juridique ont maintenant conclu une entente de principe.

Sonia LeBel, ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor, dans un communiqué

Qualifiant l’entente « d’équitable », Mme LeBel a réitéré que « le travail des avocats de l’aide juridique est plus qu’essentiel pour notre système de justice », en remerciant au passage « les équipes de négociation pour tous les efforts colossaux des dernières semaines ».

« Les avocates et les avocats de l’aide juridique jouent un rôle primordial en matière d’accès à la justice au Québec. Ils viennent en aide à des milliers de personnes en difficulté tous les ans et contribuent à ce que les Québécoises et les Québécois soient soutenus, mieux renseignés et mieux outillés quant à leurs droits », a de son côté fait valoir le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.

Plusieurs régions impliquées

Depuis le début avril, plusieurs avocats étaient en grève dans les régions de Montréal-Laval, Laurentides-Lanaudière, Montérégie et Gaspésie-Bas-Saint-Laurent-Îles-de-la-Madeleine. Des causes liées à l’aide juridique ont donc été reportées et des comparutions risquent d’être retardées.

Le principal point en litige dans ce dossier était la parité de rémunération avec les procureurs de la Couronne. « Nous plaidons les mêmes dossiers, devant les mêmes juges, dans les mêmes tribunaux que la poursuite. Nous méritons le même traitement », avait illustré la présidente du Syndicat des avocats et avocates du centre communautaire juridique Rive-Sud, Élisabeth Maillet.

Cet écart signifie plusieurs milliers de dollars en moins par année pour les avocats de l’aide juridique, avait quant à elle expliqué Justine Lambert-Boulianne, présidente du syndicat pour la région de Montréal et Laval. « Ce n’est pas normal que la Défense soit moins payée que la Couronne », avait-elle soutenu.

Le critique libéral en justice, André A. Morin, a indiqué samedi qu’il espère « que la parité salariale avec les procureurs de la Couronne » fait partie de l’entente. « En plus de faire exactement le même travail que ceux de la Couronne, les avocats de l’aide juridique sont au service des plus vulnérables de notre société. Ils représentent un maillon essentiel de l’accès à la justice pour tous », a-t-il secondé.