(Québec) Jean Charest n’en a pas fini avec le gouvernement du Québec. Dans sa poursuite, l’ancien premier ministre ajoute des allégations d’abus de procédure.

L’information, d’abord rapportée lundi par TVA Nouvelles, a été confirmée à La Presse Canadienne par une source proche de l’ancien premier ministre.

Récemment, M. Charest a gagné sa cause contre le gouvernement du Québec et l’Unité permanente anticorruption (UPAC), qu’il accusait d’avoir rendu publics ses renseignements personnels. Québec devra lui verser 385 000 $.

Le jugement de la Cour supérieure indiquait qu’il autorisait l’ancien premier ministre à ajouter des allégations d’abus de procédure dans les 30 jours.

L’ancien premier ministre avait intenté une poursuite contre l’État québécois après que des détails de l’enquête Mâchurer – à propos du financement du Parti libéral du Québec – de l’UPAC ont été transmis aux médias en 2017.

M. Charest n’a pas été accusé dans le cadre de cette enquête, où il était mentionné comme « personne d’intérêt », mais il estimait que la divulgation d’informations avait terni sa réputation.

Le premier ministre François Legault n’a pas exclu de présenter des excuses à l’ancien premier ministre.

Il y a deux semaines, le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, a affirmé qu’il croyait que toute cette histoire a eu un impact négatif sur la marque libérale.

La saga UPAC

En avril 2014, l’UPAC entreprend l’enquête Mâchurer, sur le financement sectoriel mené par le Parti libéral.

Trois ans après, le Journal de Montréal a publié des documents détenus par l’UPAC.

Ils révèlent notamment que M. Charest a été sous surveillance policière et que l’UPAC cherchait à obtenir ses communications avec Marc Bibeau, présenté comme le grand argentier du PLQ à l’époque où M. Charest le dirigeait.

L’UPAC voulait aussi connaître les allées et venues aux frontières des deux hommes. Dans ces documents, l’UPAC disait enquêter sur la corruption et l’abus de confiance, deux infractions criminelles.

Des renseignements personnels sur M. Charest ont aussi été donnés au Journal de Montréal.

Le Commissaire de l’UPAC a confirmé qu’un membre de son organisation était responsable de la fuite et qu’une enquête administrative était lancée pour en déterminer l’origine.

Étant donné la gravité de l’affaire, le ministère de la Sécurité publique a demandé en 2018 au Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) de faire la lumière sur les fuites.

Il a relevé un total de 37 fuites aux médias entre 2012 et 2018. Mais par la suite, l’enquêteur du BEI a revu à la hausse le nombre de fuites pour l’établir à 54.

Le Procureur général du Québec a confirmé qu’un membre de l’UPAC est à l’origine de la fuite.