À la lumière de l’incident qui a provoqué « l’ablation des parties génitales » de Jody Matthew Burke à quelques heures de connaître sa sentence, l’avocate de l’agresseur sexuel récidiviste a demandé jeudi à rouvrir la preuve dans le dossier. Le juge Jean-Jacques Gagné a refusé net.

« [La Couronne] remettait en doute la volonté de ma cliente dans son processus de trans. Les évènements qui se sont passés pourraient être pertinents pour évaluer cette crédibilité-là », a annoncé Me Véronique Talbot, en après-midi jeudi.

Burke, qui se définit comme une femme et demande de se faire appeler Amber depuis qu’il a été reconnu coupable d’abus sexuels hyperviolents et répétitifs contre son ex-conjointe, s’est lancé en campagne sur les réseaux sociaux depuis février pour affirmer qu’il est une femme transgenre, se plaignant notamment du refus d’une gestionnaire de l’Établissement de détention de Montréal (Bordeaux) de le transférer dans une prison pour femmes.

Selon nos informations, Burke s’est mutilé les testicules à l’Établissement de détention de Montréal mardi, la veille du prononcé de sa sentence. Il a été transféré d’urgence à l’hôpital du Sacré-Cœur. « Ce qui est arrivé a mené à une chirurgie [par laquelle] les parties génitales de Mme Burke ont fait l’objet d’ablation », a expliqué son avocate devant le Tribunal.

« C’est un dossier qui est sur les rôles depuis 6 ans. Depuis 6 ans, a insisté le juge, en réponse à la demande de l’avocate de Burke. « Il [Jody Matthew Burke] a changé 5 fois d’avocats [pendant le procès] et il y a eu des rebondissements dont je pourrais parler pendant des heures », a-t-il ajouté.

« Ma décision est écrite. Mon idée est faite. Je vais la rendre [ma décision] », a tranché le juge.

« Par contre, je vais vous permettre de m’entretenir sur les évènements. C’est important que je connaisse l’état physiologique, mais surtout sur le plan cognitif, s’il est apte à recevoir sa peine », a précisé le magistrat.

Burke avait obtenu son congé de l’hôpital en cours de journée jeudi, et se trouvait en isolement au Centre de détention de Montréal (Bordeaux), selon son avocate. « Elle est encore sous médication. […] Je crois que ce n’est pas bénin ce qui s’est passé. Quand je lui ai parlé, elle semblait comprendre ce qui se passait », a précisé MTalbot.

Le prononcé de la peine a été fixé à 9 h 30 vendredi matin. Le juge Gagné a refusé d’émettre une ordonnance de non-publication sur les détails de l’incident, tel que le demandait MTalbot pour protéger les informations médicales de Burke.