De présumés trafiquants soupçonnés de faire partie d’un réseau de production et de distribution de méthamphétamine d’une étendue rarement vue au Québec sont dans la ligne de mire des policiers depuis tôt jeudi matin.

Deux cents policiers, menés par les enquêteurs de l’Escouade régionale mixte (ERM) de la Mauricie, effectuent depuis jeudi matin plus d’une trentaine de perquisitions dans des résidences, condos, appartements, locaux commerciaux et véhicules à Montréal, Gatineau, Trois-Rivières, Saguenay, Laval, Saint-Jérôme, Longueuil, Sainte-Sophie, Saint-Eustache, McMasterville, Sainte-Anne-de-la-Pérade, Cleveland et Lavaltrie.

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Deux cents policiers, menés par les enquêteurs de l’Escouade régionale mixte (ERM) de la Mauricie, effectuent depuis jeudi matin plus d’une trentaine de perquisitions dans des résidences, condos, appartements, locaux commerciaux et véhicules.

« Le lieu central des opérations du réseau est situé dans un garage-écurie, derrière une résidence de Sainte-Sophie, où les produits étaient mixés, mis en capsules et poinçonnés avec des logos différents », explique la sergente Éloïse Cossette de la Sûreté du Québec (SQ), porte-parole de l’ERM Mauricie.

« On croit que le réseau était en mesure de fabriquer des centaines de milliers de comprimés chaque semaine, peut-être même chaque jour. Ce qui est particulier dans ce cas-ci, c’est l’étendue du réseau, qui distribuait les comprimés partout au Québec jusqu’au Nouveau-Brunswick. Nous croyons que les trafiquants étaient des joueurs importants et le volume de production nous fait croire qu’ils fournissaient plusieurs branches du crime organisé, et non pas seulement une en particulier », a ajouté la sergente Cossette.

Plusieurs des endroits perquisitionnés étaient des lieux d’entreposage d’argent, de drogues prêtes à être distribuées ou de produits servant à sa fabrication. Dans une résidence de Montréal, les policiers ont découvert des coffres-forts.

En milieu de journée, les limiers avaient saisi plus de 150 000 $ en argent, quatre kilogrammes de méthamphétamine, deux kilogrammes de cocaïne, une dizaine d’armes à feu, des armes de poing pour la plupart, et plus de 800 000 comprimés de méthamphétamine.

Une résidence de Laval et la propriété de Sainte-Sophie ont été bloquées en tant que biens infractionnels (qui ont servi à commettre une infraction) et huit véhicules ont été saisis pour les mêmes raisons, dont une Tesla 2022.

Ce sont des perquisitions en cours d’enquête. Aucune arrestation n’est prévue pour le moment, sauf celle d’un homme de 33 ans de Lavaltrie appréhendé pour possession d’une arme, alors que cela lui était interdit.

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Une résidence de Saint-Eustache visitée par les policiers.

Depuis que la Cour suprême du Canada a prononcé en 2016 l’arrêt Jordan, qui limite les délais judiciaires, les policiers effectuent des perquisitions en cours d’enquête, parfois à plusieurs reprises, pour accumuler la preuve et pour que celle-ci soit prête à être divulguée à la défense au moment où les suspects seront arrêtés, et que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) sera prêt à porter des accusations.

« On parle beaucoup de santé mentale ces derniers temps, mais les ravages de cette drogue n’aident en rien. C’est pourquoi les drogues de synthèse sont une priorité à la SQ », dit Mme Cossette.

La SQ fera plus tard le bilan de la première phase de perquisitions de cette enquête baptisée Rugir et amorcée l’automne dernier.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.