Les accusations en lien avec les armes à feu ont augmenté de 29 % en 2022, dans un contexte de glorification des pistolets dans le monde criminel, particulièrement chez les mineurs, selon des données obtenues par La Presse.

En 2022, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a déposé 2307 accusations. C’est nettement plus que les 1788 déposées l’année précédente.

Cette hausse du nombre d’accusations coïncide avec l’implantation de l’opération CENTAURE, stratégie québécoise de lutte contre la violence armée. Ce plan du gouvernement du Québec avait été lancé en 2021.

Un peu plus de la moitié de ces accusations ont été déposées à Montréal. Mais les armes ne circulent pas uniquement dans la métropole ou à Laval, selon des données du DPCP obtenues par La Presse. Pour l’année 2022, Saint-Jérôme affiche une hausse de 42 % des accusations, pour un total de 242. Laval aussi connaît une augmentation de l’ordre des 33 %.

À Québec également on note une augmentation des accusations. Le DPCP en comptabilise 244 en 2022, en hausse de 8 %.

Ces chiffres incluent les accusations autorisées par le DPCP liées aux armes à feu : braquer une arme à feu, port d’arme dans un dessein dangereux, port d’une arme dissimulée, ainsi que les chefs d’accusation relatifs à la possession d’armes à feu, d’armes prohibées ou à autorisation restreinte. Ces chiffres représentent les chefs d’accusation, et non les dossiers menant à l’arrestation reliés aux armes à feu.

Rappelons que Montréal et Laval ont connu en 2021 et en 2022 une flambée d’épisodes de violence armée, notamment certains évènements médiatisés. Ces nombreuses fusillades ont fragilisé le sentiment de sécurité des citoyens. Les services de police ont mis la lutte contre la violence armée au premier plan, ce qui pourrait expliquer une hausse du nombre d’arrestations et d’accusations.

De plus, les mineurs se retrouvent plus fréquemment devant les tribunaux ces dernières années pour des infractions liées aux armes à feu, selon les données obtenues par La Presse. On remarque une forte hausse des chefs d’accusation autant à Laval qu’à Montréal entre 2020 et 2021. À Laval, on compte cinq chefs d’accusation déposés en 2020 et 13 en 2021, soit plus du double.

À Montréal, les chefs d’accusation autorisés à la Chambre de la jeunesse ont quadruplé entre 2020 et 2021. Les données pour 2023 ne sont pas disponibles pour le moment.

Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse