Un policier du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a été gravement blessé mercredi par un homme qui serait aux prises avec des troubles de santé mentale dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal. Le suspect, rapidement arrêté par les autorités, devait recevoir des soins psychiatriques, a indiqué le chef de police Fady Dagher.

Ce qu’il faut savoir

Deux agents du SPVM sont intervenus mercredi matin dans un secteur résidentiel de Côte-des-Neiges afin d’identifier un individu menaçant et désorganisé rôdant près d’une garderie.

L’un des deux policiers, qui compte deux ans d’ancienneté, a été poignardé par le suspect.

Le présumé assaillant, un homme aux prises avec des troubles mentaux, a été arrêté peu après les faits. Les enquêteurs devaient le rencontrer mercredi et il devrait comparaître jeudi à Montréal.

L’agression est survenue vers 11 h à l’angle des avenues de Westbury et Plamondon. Deux policiers du SPVM sont intervenus dans le secteur auprès d’un homme agressif et désorganisé. Ils ont tenté de communiquer avec lui, en vain.

L’homme s’est enfui et les deux policiers l’ont poursuivi à pied. Un des agents est parvenu à le rattraper. C’est à ce moment que le suspect l’aurait blessé à l’abdomen avec un couteau. Le tout se serait déroulé très rapidement ; le policier n’aurait pas aperçu l’arme.

La police était intervenue dans le secteur la veille de l’attaque en lien avec un « individu inquiétant » qui rôdait autour d’une garderie et prenait des photos dans le voisinage. Les autorités n’avaient alors pas pu localiser le suspect. C’est pourquoi les deux agents du SPVM sont retournés sur les lieux mercredi matin pour l’identifier.

L’individu devait recevoir des soins psychiatriques, a indiqué le directeur du corps policier lors d’un point de presse. « Ça n’a pas été fait à temps et c’est un policier qui en a subi les conséquences. »

L’agent, blessé au bas du ventre, a été transporté à l’hôpital pour soigner des blessures graves. Son état est actuellement stable et on ne craint pas pour sa vie.

Sa partenaire, une agente du SPVM de cinq ans d’ancienneté, a été traitée pour un choc nerveux. Elle a pu alerter les secours et s’occuper de la blessure de son collègue. Le suspect a quant à lui été arrêté près du lieu de l’attaque. « C’est elle qui a permis l’arrestation du suspect. Elle a agi rapidement », a indiqué le chef du SPVM en entrevue.

Selon des témoins, l’homme se comportait de façon désorganisée, criait et se déshabillait, rapporte Mariane Allaire-Morin, des relations médias du SPVM.

Interventions risquées

« N’importe quel appel banal peut devenir dangereux. Les mots “protéger et servir” prennent tout leur sens aujourd’hui », a ajouté le chef de police Fady Dagher, qui s’adressait aux journalistes après avoir rendu visite à l’agent blessé, mercredi, à l’hôpital.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Le chef du SPVM, Fady Dagher

L’assaillant aurait déployé son arme soudainement et rapidement, selon M. Dagher.

[Chaque agent] est entraîné pour faire face au danger, mais on n’est jamais assez préparé. Restons tous vigilants.

Le chef du SPVM, Fady Dagher

Les enquêteurs devaient rencontrer le suspect au cours de la journée. L’homme devrait comparaître au palais de justice de Montréal jeudi.

C’est la seconde fois cette semaine qu’un policier est attaqué lorsqu’il est de faction. Un agent du SPVM a été blessé samedi dernier à Anjou alors qu’il tentait d’arrêter de présumés voleurs de véhicules.

Les suspects l’avaient alors heurté volontairement avec leur voiture. Un homme de 18 ans a été arrêté en lien avec cette affaire.

« Dans l’un des cas, il y a des aspects criminels, dans l’autre, ça concerne la santé mentale. Ça nous rappelle comment ce métier-là est honorable, mais extrêmement fragile. […] C’est préoccupant, mais je suis très confiant qu’on va continuer à sécuriser la population », a résumé Fady Dagher.

Cet évènement n’est pas sans rappeler la mort tragique de la sergente Maureen Breau, en mars dernier à Louiseville. La policière d’expérience avait alors été attaquée par un individu aux prises avec des troubles mentaux.