Une femme de 56 ans et sa fille de 12 ans ont été retrouvées mortes dans une résidence de Lachine, à Montréal. Le corps du mari et père de l'enfant, considéré comme le principal suspect par les policiers, a été repêché quelques heures plus tard dans le canal de Lachine.

Ce qu’il faut savoir

Une mère de 56 ans et sa fille de 12 ans ont été tuées dans leur domicile de Lachine. Les deux corps ont été découverts dans la nuit de mercredi à jeudi.

Le suspect principal est un homme de 59 ans qui était le conjoint et le père de l'enfant. Son corps a été repêché dans le canal de Lachine jeudi.

Choqué et attristé, le voisinage dépeint un quartier normalement calme et paisible.

Vers minuit, dans la nuit de mercredi à jeudi, la mère et sa fille manquaient à l’appel. La police a découvert une heure plus tard leurs corps inanimés dans une maison de la terrasse J.-S.-Aimé-Ashby, dans l’arrondissement de Lachine.

En soirée jeudi, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a rapporté avoir repêché le corps du mari et père de l'enfant dans le canal de Lachine, à plus ou moins 500 mètres du véhicule familial. Il avait été identifié comme le principal suspect de ce double meurtre.

Selon nos informations, le corps est celui de Mukesh Patel, un homme de 59 ans. Sa femme, Ansuya Patel, est l’une des deux personnes retrouvées sans vie.

Le véhicule familial, une Volkswagen noire, a pour sa part été retrouvé non loin des lieux du drame, au bord de l’eau. Il a été remorqué pour que les autorités en fassent l’expertise.

C’est un membre de la famille éloignée qui a signalé la disparition « de plusieurs personnes » au SPVM. Les autorités ont rapidement confirmé qu’il s’agissait de deux meurtres, durant la journée.

Selon les informations obtenues jeudi matin, les deux victimes auraient été battues à mort. Le suspect s’est enfui en voiture vers le canal peu après les faits.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

La police était présente sur l’eau, à Lachine.

Un large périmètre de police a été établi dans le quartier pour faire la lumière sur ces évènements durant la journée, avant d’être retiré vers 17 h.

Le quartier choqué

« On n’imagine pas que quelque chose comme ça puisse se passer, laisse tomber Galina Stinga, qui tient son bambin dans ses bras. Ma fille a 12 ans, elle connaissait l’autre petite fille. On n’a pas les mots pour lui expliquer. »

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Vers 18 h 30, deux agents de la paix se sont rendus sur place pendant quelques minutes pour parler au voisin immédiat de la famille. Ils sont vite repartis.

Peu après, les gens qui passaient devant la maison où s’est produit le drame, que ce soit à pied, à vélo ou en voiture, ralentissaient pratiquement tous pour l’observer.

Mis à part une porte rouge, la maison est identique à toutes celles qui l’entourent. La fenêtre de l’étage était toujours ouverte, de même que la porte de la clôture menant à la cour arrière. Il n’y avait plus aucun véhicule dans l’entrée.

« C’est vraiment une tragédie. On ne pense jamais à ce genre de quartier tranquille, on pense que ça n’arrive pas ici, mais en réalité, ça peut arriver partout », croit Akil Allyne, un voisin.

De l’autre côté de la rue, on pouvait voir des enfants jouer dans le parc du quartier avec leurs parents, des couples se balader, certains avec une poussette, des gens promener leur chien.

« C’est difficile pour moi aujourd’hui parce que je la connaissais, affirme Louis, un homme visiblement attristé qui préfère taire son nom de famille. Je prenais le bus avec elle pour aller au travail. Je la saluais toujours quand je la voyais. »

[La mère] était une bonne personne. Il y a quelques semaines, je lui demandais à quelle école secondaire irait sa fille.

Louis, qui connaissait la mère assassinée

Les voisins interrogés par La Presse n’ont jamais vu les policiers intervenir dans la maison où le crime a été commis. La plupart n’avaient jamais vu le mari, mais avaient déjà croisé la mère et la fille.

Le suspect n’avait pas d’antécédents judiciaires et n’était pas connu des services de police, selon nos sources.

Manu Patel et Ajay Patel, deux résidants du secteur, sont troublés par l’évènement. Ils ne connaissaient pas personnellement la famille, mais l’avait rencontrée quelques fois au temple hindou Shree Ramji, qui se trouve non loin du parc Jarry. « Ils semblaient une famille heureuse, tranquille et discrète », explique Ajay Patel.

« Tout le monde se connaît de vue, ici. Tout le monde veut savoir ce qui s’est passé », a commenté une voisine qui discutait avec trois autres personnes près du parc.

« C’est choquant. On ne peut vraiment rien dire de plus », s’est désolée une autre femme de ce groupe.