Un incorrigible exhibitionniste s’en tire encore une fois avec de la prison à domicile, même s’il s’agit de sa sixième condamnation pour des infractions liées à des actions indécentes. Une énième chance accordée dans l’espoir que Maxime Young puisse cette fois « peut-être obtenir des résultats positifs ».

« Il est indéniable que l’accusé est aux prises avec une problématique psychiatrique difficile à soigner. Cependant, depuis les évènements de 2020, et même s’il y a eu récidive postérieurement, l’accusé a fait de sérieux efforts pour s’en sortir. Le Tribunal considère que l’on doit encourager l’accusé à poursuivre sur cette voie », a conclu jeudi le juge Érick Vanchestein, au palais de justice de Montréal.

L’homme de 30 ans a été reconnu coupable en novembre dernier d’avoir commis une action indécente dans un endroit public. Maxime Young s’est masturbé dans son véhicule devant trois femmes, au coin des rues Prince-Arthur et University à Montréal, en septembre 2020.

Le ministère public réclamait une peine d’incarcération ferme de 15 mois afin de protéger le public de cet exhibitionniste, condamné en 2018 et en janvier 2023 à des peines d’emprisonnement avec sursis (prison à domicile) de 12 mois. Notons aussi son antécédent de contact sexuel avec une mineure.

« M. Young doit comprendre par l’incarcération ferme la réprobation sociale qu’a la société pour son type de comportement antisocial et déviant qu’il cumule à travers les années. C’est l’emprisonnement ferme qui peut le dissuader de la récidive », avait plaidé le procureur de la Couronne, MCharles Doucet.

Cependant, le juge Vanchestein a conclu que la prison à la maison ne mettrait pas en danger la sécurité du public et favoriserait la réhabilitation de l’accusé. Pourtant, selon les intervenants au dossier, Maxime Young présente un risque « élevé » de récidive d’infraction sexuelle sans contact.

Le juge a toutefois semblé rassuré par la thérapie suivie par l’accusé entre 2018 et 2021, malgré quatre ou cinq récidives depuis (bien qu’il n’ait été accusé que deux fois). « Il est très conscient de ses problèmes de paraphilie et il en a honte », souligne le juge. De plus, Maxime Young connaît ses facteurs de risque, comme être seul dans une voiture, et reçoit un traitement pharmaceutique pour diminuer sa libido, relève le juge.

Son avocat, MAlexandre Caissie, avait décrit Maxime Young comme un « grand malade » atteint d’une « paraphilie », soit l’exhibitionnisme. Le criminaliste avait comparé la « maladie » de son client à l’alcoolisme. « C’est un problème de santé », avait-il soutenu, lors des observations sur la peine.

Même si l’infraction d’action indécente n’est pas sanctionnée sévèrement par le Code criminel (maximum de deux ans de prison), les conséquences de ce crime sont bien réelles pour les victimes. Une jeune femme a ainsi été « très affectée » par l’évènement.

« Je trouve ça absolument aberrant de me dire que nous ne pouvons toujours pas nous promener en plein été, en plein jour, sans avoir à penser que quelqu’un soit en train de se masturber en nous regardant. […] Je n’ai jamais choisi d’être née femme, et pourtant je peux vous assurer [qu’on me rappelle quotidiennement les] inconvénients qu’apporte mon genre », avait relaté la victime.

Maxime Young sera inscrit au Registre national des délinquants sexuels pendant 10 ans. Il sera aussi soumis à une probation de trois ans après sa peine.