(Joliette) Alexandre Boudreau-Chartrand était un homme contrarié en 2021 : son couple battait de l’aile, sa conjointe avait un problème d’alcool et lui était infidèle. C’est dans ce contexte qu’il a tué Andréane Ouellet, la mère de leurs cinq enfants, dans leur résidence familiale, il y a deux ans.

C’est du moins la théorie que la Couronne a présentée au jury lundi à l’ouverture du procès d’Alexandre Boudreau-Chartrand au palais de justice de Joliette. L’homme de 38 ans est accusé du meurtre au second degré d’Andréane Ouellet, le 27 septembre 2021, à Saint-Donat.

Dans sa déclaration d’ouverture, la procureure de la Couronne MCaroline Buist a brossé le portrait d’un couple en « difficulté » dans les mois ayant précédé la mort d’Andréane Ouellet.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

La procureure de la Couronne MCaroline Buist, en 2021

La consommation d’alcool excessive de la femme de 32 ans était particulièrement au cœur des « querelles » du couple. Sa consommation avait en effet des conséquences importantes sur leur vie familiale.

« Alexandre Boudreau-Chartrand était contrarié face à l’incapacité de sa conjointe de maintenir sa sobriété », a indiqué MBuist.

Également, l’accusé avait « beaucoup de mal à digérer les infidélités » de sa conjointe, a souligné la procureure de la Couronne, sans donner plus de détails au jury.

Notons que certains éléments importants de l’affaire ne peuvent pas être révélés.

Circonstances floues

Alexandre Boudreau-Chartrand et Andréane Ouellet devaient se rendre à un rendez-vous crucial, le 27 septembre 2021. Mais ce jour-là, l’accusé s’est présenté seul. « Où est Mme Ouellet ? Pourquoi elle ne s’est pas présentée comme convenu ? », s’est interrogée MBuist.

C’est ce jour-là qu’Andréane Ouellet est morte. Comment ?

Les circonstances précises du meurtre n’ont pas été révélées. Mais selon la Couronne, sa mort découle de « traumatismes multiples à la tête » causés par « un ou des objets contondants ». Le témoignage du pathologiste judiciaire sera donc éclairant à cet effet.

Toutefois, une chose est sûre : Alexandre Boudreau-Chartrand avait du sang sur les poings, a indiqué MBuist.

À un moment non précisé par le ministère public, l’accusé a fait un appel au 911. La procureure de la Couronne a appelé le jury à « évaluer » si le récit d’Alexandre Boudreau-Chartrand, lors de cet appel, était compatible avec ceux d’autres témoins. En effet, des voisins et des membres du voisinage viendront témoigner de ce qu’ils ont entendu ce jour-là.

Pendant le procès, 16 témoins seront appelés à témoigner, dont plusieurs experts, policiers et ambulanciers. Une toxicologue viendra détailler au jury les effets des substances retrouvées dans le corps de Mme Ouellet « ou encore l’absence d’effet » de celles-ci.

La présentation de la preuve s’amorcera ce mardi. Le procès est prévu pour quelques semaines devant le juge Eric Downs, de la Cour supérieure du Québec. MValérie Michaud fait équipe avec MBuist pour le ministère public. L’accusé est défendu par MCatherine Ranalli et Me Élise Pinsonnault.

Ce qu’il faut savoir

  • Alexandre Boudreau-Chartrand est accusé du meurtre au second degré d’Andréane Ouellet, sa conjointe et mère de leurs cinq enfants.
  • Le couple formé de l’accusé et de la victime était en difficulté avant le meurtre.
  • La femme de 32 ans a été tuée par de multiples traumatismes à la tête.