Andréane Ouellet n’est pas morte en déboulant l’escalier, comme le laisse entendre son conjoint. Elle a été frappée violemment à la tête de façon « répétée », a expliqué mardi le pathologiste judiciaire au procès d’Alexandre Boudreau-Chartrand, accusé du meurtre de sa conjointe.

C’est la première fois que le jury en apprend davantage sur les circonstances de la mort d’Andréane Ouellet, une mère de cinq enfants retrouvée morte en septembre 2021 dans sa résidence de Saint-Donat. Le jury a d’ailleurs pu consulter les photos du corps de la victime.

Cette conclusion du DDazé contredit les observations de l’accusé le jour fatidique. Dans un appel au 911 présenté pendant le procès, Alexandre Boudreau-Chartrand disait que sa conjointe avait fait une « overdose » et était tombée dans l’escalier.

« Ce n’est pas impossible que la victime ait chuté et se soit infligé des blessures, mais l’ensemble des blessures à la tête ne peut pas s’expliquer par les chutes, même une chute dans les escaliers », a témoigné le DYann Dazé mardi au palais de justice de Joliette.

En général, une personne qui meurt en déboulant l’escalier va présenter d’importantes blessures internes, ce qui n’était pas le cas de la victime, a expliqué le DDazé.

PHOTO DÉPOSÉE EN PREUVE

Alexandre Boudreau-Chartrand

Les blessures à la tête d’Andréane Ouellet étaient particulièrement graves. Son visage a été entièrement contusionné, mais surtout, la peau de sa tête s’est en partie décollée du crâne. Un élément crucial, puisqu’une telle blessure ne peut être causée par une « simple chute », mais seulement par de « multiples impacts » infligés de façon répétée, selon le DDazé.

« Ça résulte de nombreux impacts. On parle de plusieurs impacts qui font le tour de la tête. Il n’y a pas une zone de la tête qui est épargnée », a témoigné le pathologiste judiciaire.

De telles blessures laissent croire qu’Andréane Ouellet a été frappée par une partie du corps – un poing ou un pied, par exemple – ou encore par une surface. Le DDazé ne peut toutefois exclure complètement l’utilisation d’un objet. Or, une arme, comme un marteau, aurait « brisé » la peau de la victime, ce qui n’est pas le cas ici.

Est-ce qu’Andréane Ouellet aurait pu se faire elle-même de telles blessures ? « On va perdre conscience avant d’en arriver là », a tranché le DDazé.

Lundi, le jury a appris que le sang de la victime a été retrouvé dans presque toutes les pièces de la maison. Son sang a été projeté au mur et au sol par un « impact » à au moins deux endroits, a témoigné une spécialiste en biologie judiciaire et en analyse des taches et projections de sang.

Le procès se poursuit mercredi devant le juge Eric Downs. Les procureures MValérie Michaud et MCaroline Buist représentent le ministère public. L’accusé est défendu par MCatherine Ranalli et MÉlise Pinsonnault.