« J’ai été victime là-dedans. Ce n’était pas moi, le suspect » : la vie de Sanjay Vig a basculé après l’agression subie en 2021 alors que l’affaire était très médiatisée. Le policier a également réitéré dans son contre-interrogatoire que Mamadi Camara était particulièrement agressif. Il s’en souvient, car, selon lui, la majorité de ses interventions se déroulent bien.

« Ça parlait beaucoup de racisme. Ça parlait beaucoup de ça à la télé et moi, je suis zéro raciste. Ça allait me chercher profondément, tout ça », a expliqué l’agent Vig au jury en référence aux jours suivant l’agression. Le procès d’Ali Ngarukiye, un homme accusé d’avoir tenté de le tuer et de le désarmer, s’est poursuivi vendredi à Montréal.

L’évènement avait fait grand bruit : Mamadi Camara, un homme dans la trentaine, se trouvait sur la scène lors de la tentative de meurtre après avoir été interpellé par l’agent Vig. M. Camara avait été arrêté à tort en lien avec l’agression, puis finalement innocenté.

Ali Ngarukiye sera ensuite arrêté en mars 2021 pour la tentative de meurtre contre le policier.

La majorité de ses interventions au travail se déroulent bien, a affirmé l’agent Vig en contre-interrogatoire. M. Camara se démarque par son agressivité lorsqu’il l’interpelle, a-t-il répété au jury.

C’est rare que les gens crient après moi. Ça peut arriver que les gens m’insultent, mais de là à voir les veines sortir du cou et les yeux en feu, ça arrive rarement.

Sanjay Vig

MSharon Sandiford, l’avocate de la défense, lui a demandé de résumer ce qu’il faisait avant l’agression du 28 janvier 2021. Il ne se souvenait pas des interpellations avant celle de Mamadi Camara. « Je ne peux même pas vous dire qui j’ai intercepté avant. Je n’ai pas de souvenirs », a-t-il répondu.

Séquelles après l’attaque

L’attaque à coup de barre de métal a laissé de douloureuses cicatrices à la tête de Sanjay Vig, a-t-il mentionné vendredi. Personne n’avait été arrêté lorsque Mamadi Camara a été innocenté. Il était donc stressé de ne pas savoir qui était l’homme qui avait voulu le tuer.

« Est-ce que c’est quelqu’un qui m’en voulait personnellement ? Est-ce que c’est quelqu’un que j’ai déjà intercepté ? Est-ce qu’il m’a déjà suivi après le travail ? », relate l’agent Vig au jury.

L’agent a repris le travail au SPVM après trois mois.

Le policier explique en audience avoir perdu sa deuxième maison : le quartier Parc-Extension, où il travaillait depuis 20 ans. Depuis l’agression qui a failli lui coûter la vie, il a demandé un transfert dans un autre poste de quartier. « Je m’ennuie de travailler là-bas », a-t-il confié dans son témoignage. « Dans la situation, avec la famille Camara qui habitait là-bas et puis moi qui connaissais tous les commerçants, j’ai demandé à changer de secteur. »

L’agent Vig a également montré à plusieurs reprises au jury le procédé permettant de retirer son arme de service de son étui, une scène inédite au palais de justice de Montréal.

« L’arme n’est pas chargée, elle a été sécurisée par les constables », a assuré le juge François Dadour.

Le contre-interrogatoire de la défense se poursuit lundi.