Une opération policière d’envergure s’est déroulée pendant plusieurs heures vendredi à l’Établissement de détention de Montréal, couramment appelé prison de Bordeaux, quand un détenu en a retenu un autre contre son gré dans une cellule. Il n’y a pas eu de blessé.

Selon nos informations, il s’agissait d’une prise d’otage impliquant le détenu Isaac Moffat-Swasson. L’homme de 33 ans traîne un lourd passé criminel. Il est notamment devant les tribunaux pour le saccage d’une partie de la prison de New Carlisle, en Gaspésie, en 2019. Il a depuis été transféré à Montréal pour une question de sécurité accrue, selon un article du quotidien Le Soleil.

Originaire de Listuguj, en Gaspésie, Isaac Moffat-Swasson fait aussi face à la justice pour d’autres infractions : menaces de mort, séquestration, voies de fait grave, agression armée et vol qualifié, notamment. Dans l’affaire de la prison de New Carlisle, il fait face à des accusations d’intimidation, de bris de prison et de méfaits d’une valeur de 5000 $. Il devait repasser devant les tribunaux pour ces deux dossiers le 13 octobre prochain.

PHOTO FOURNIE PAR LA GRC

Isaac Moffat-Swasson, en 2017

Cette fois, Moffat-Swasson a retenu un autre prisonnier de force dans une cellule de l’Établissement de détention de Montréal vendredi. Vers 15 h, les agents de la Sûreté du Québec ont été appelés à intervenir. Près de quatre heures plus tard, vers 18 h 50, Isaac Moffat-Swasson s’est finalement rendu.

Personne n’a été blessé, précise Stéphane Tremblay, porte-parole de la Sûreté du Québec.

Le détenu comparaîtra dans le courant de la fin de semaine et fera possiblement face à de nouvelles accusations de séquestration et de menace, ajoute M. Tremblay.

Pas une première

En 2019, à New Carlisle, l’assaut présumé d’Isaac Moffat-Swasson avait causé toute une commotion. Du mobilier avait été endommagé, de même que des appareils électroniques. Un dégât d’eau en raison du bris de pièces de plomberie avait causé des dommages importants à la prison, rapportait Le Soleil. Seize cellules avaient été endommagées et fermées.

Lisez l’article du Soleil « Prison de New Carlisle : des réparations qui tardent et une cause en justice qui s’étire »

Du gaz poivre avait été utilisé pour maîtriser le détenu. Étant donné que le système de ventilation de l’établissement carcéral était connecté à celui du palais de justice de New Carlisle et du poste de la Sûreté du Québec, tout le bâtiment avait dû être évacué. Les détenus de New Carlisle avaient été transférés à d’autres établissements de façon temporaire.

En 2017, Isaac Moffat-Swasson avait fait l’objet d’un mandat d’arrêt pancanadien lancé par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Il était « illégalement en liberté », car il n’était pas retourné au pénitencier fédéral situé à Renous, au Nouveau-Brunswick, après une permission. Il avait finalement été arrêté près de Campbellton, au Nouveau-Brunswick.

Chef de gang

En 2013, à l’âge de 23 ans, Moffat-Swasson avait écopé de quatre ans et demi de prison dans un pénitencier fédéral pour avoir été l’instigateur et principal participant de l’agression de Marcel Lanteigne, pour une histoire de haut-parleurs dérobés.

« Lors de l’altercation, on a assené [à Marcel Lanteigne] une dizaine de coups de marteau à la tête, lacéré les jointures à l’aide d’un couteau, coupé plusieurs parties du corps à l’aide d’une bouteille de bière brisée, fracassé une vitre avec sa tête et porté plusieurs coups de poing et de pied », peut-on lire dans un compte rendu d’Acadie Nouvelle.

Lisez l’article d’Acadie Nouvelle « La prison pour un chef de gang de rue »

À cette époque, Isaac Moffat-Swasson était considéré comme le chef du gang de rue Res Nation Crips de la communauté micmaque de Listuguj, selon Acadie Nouvelle.

Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse