Il a agressé sexuellement huit femmes et adolescentes dans les années 2000, il a bien failli s’évader d’un pénitencier, il a kidnappé une adolescente dans la rue pour l’agresser. Michel Vautour, l’un des pires sadiques sexuels du pays, a été condamné mardi à la pire des peines : la prison à durée indéterminée.

« Le profil de Michel Cox-Vautour est exceptionnel. Il représente un risque irréductible. Il est invraisemblable qu’une peine autre qu’une peine à durée indéterminée protège la société », a conclu le juge Jean-Jacques Gagné au palais de justice de Montréal, en le déclarant aussi délinquant dangereux.

Avec une telle peine, les chances que Michel Vautour (qui s’appelait Michel Cox au début des procédures) sorte un jour de prison sont infimes. Un jugement qui a enlevé un poids énorme sur les épaules de la jeune victime.

« Je suis énormément soulagée. Ça fait trois ans que ça dure », souffle la victime, la voix étranglée par l’émotion. Courageuse, la jeune victime s’est confiée aux journalistes en marge de la décision. Son identité ne peut être révélée. « Les répercussions ont été très grandes pour moi », confie-t-elle.

Le juge Gagné a d’ailleurs tenu à souligner la bravoure de cette femme qui s’est battue pour sa vie dans le véhicule de son kidnappeur. « La force de caractère de la victime a permis de mettre un terme au projet de l’accusé. Son énergie, son courage et sa bravoure suscitent l’admiration », a conclu le juge.

« L’agresseur de Laval »

En août 2020, Michel Vautour est libéré depuis deux mois. Il purge le dernier tiers de sa peine de 21 ans dans un centre correctionnel communautaire. Surnommé « l’agresseur de Laval », il avait été condamné dans les années 2000 pour les viols sordides de huit femmes et adolescentes.

Ce jour-là, Michel Vautour cible une adolescente de 16 ans, qui marche dans la rue Saint-Viateur, à Outremont. Il a un gyrophare dans sa voiture, des jumelles et des attaches autobloquantes. Il se fait passer pour un policier, passe les menottes à la victime et la place dans sa voiture. Si l’adolescente ne s’était pas débattue, son sort aurait été terrible.

« Ça aurait pu être bien pire », observe la victime, en mêlée de presse.

En juillet dernier, lors des observations sur la peine, Michel Vautour s’est permis de réécrire l’histoire, offrant « sans émotion » une version édulcorée de son crime. Il racontait avoir voulu montrer au système « c’est quoi un sauvage » en s’en prenant à une jeune femme.

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Excessivement dangereux

« Il se dit victime de la DPJ, victime du service correctionnel, et c’est pour se venger d’eux qu’il aurait planifié l’enlèvement et l’agression sexuelle. Cette explication est absurde et quasiment burlesque », tranche le juge.

Michel Vautour est un criminel excessivement dangereux : son risque de récidive violente est de 75 %. Les experts soulignent son manque d’empathie, sa propension à la violence.

« Il m’est absolument impossible d’identifier un signe tangible de progrès sur le plan de la réinsertion sociale », affirme le juge.

Dans sept ans, Michel Vautour pourra s’adresser à la Commission des libérations conditionnelles du Canada tous les deux ans pour obtenir une libération.

La procureure de la Couronne MAnnabelle Sheppard a piloté ce dossier.