Libéré aux deux tiers de sa peine le 11 septembre dernier, le Hells Angels Marvin Ouimet vient d’échouer dans sa tentative de faire annuler deux conditions qui lui ont été imposées.

Ces conditions sont une assignation dans une maison de transition pour une période de six mois et une interdiction d’entrer dans un établissement où la vente et la consommation d’alcool constituent les principales sources de revenus.

Ces deux conditions n’avaient pas été suggérées par son agent de libération ; ce sont les commissaires aux libérations conditionnelles qui les ont ajoutées dans la cadre de la libération d’office de Ouimet en septembre.

Ouimet contestait ces deux conditions en plaidant notamment qu’il n’a pas de problème de gestion de colère et d’impulsivité, qu’il peut argumenter respectueusement avec ses intervenants, qu’il n’a menacé personne et ne fréquentait que les membres de son groupe (Hells Angels) durant son incarcération, qu’il s’est investi dans les programmes offerts par les services correctionnels et qu’il n’est plus la même personne que lors de son arrivée en établissement.

« La Commission note qu’il n’est pas déraisonnable de conclure que vous présentez une propension à la violence considérant votre adhésion à un groupe de motard criminalisé et reconnu comme tel par les tribunaux. Cette organisation est impliquée dans des délits violents, notamment des meurtres et le trafic de stupéfiants et une foule d’autres activités criminelles. Il est reconnu comme ayant le contrôle du marché des stupéfiants dans une majorité des bars. Bien que votre fiche criminelle officielle ne soit pas très étoffée, le simple fait d’être identifié comme étant un membre des Hell’s Angels est un synonyme intrinsèque de violence. Votre participation à la guerre des motards démontre clairement cette propension à la violence », écrivent notamment les commissaires aux libérations conditionnelles dans une décision de quatre pages rendue cette semaine, et par laquelle ils rejettent la contestation de Ouimet.

Fait à noter, on apprend également dans la décision que Marvin Ouimet a fait l’objet d’une mise en garde à l’effet que sa vie pouvait être mise en danger.

Ouimet, 54 ans, membre de la section des Hells Angels de Trois-Rivières, a été condamné à 27 ans de pénitencier en 2014 après avoir plaidé coupable à des accusations de complot pour meurtre, dans la foulée de l’enquête SharQc (2009), et à des chefs de complot de blanchiment d’argent et de gangstérisme, à la suite de l’enquête Diligence (2009) visant un groupe d’individus qui avaient tenté d’infiltrer l’industrie de la maçonnerie.

Outre les deux conditions décrites ci-haut, il est interdit à Ouimet d’être responsable d’investissements ou de questions financières pour une autre personne ou une entreprise, d’être travailleur autonome, de posséder ou d’exploiter une entreprise, de posséder plus d’un téléphone cellulaire et de fréquenter toute personne impliquée dans le crime organisé ou dans des activités criminelles.

Le motard doit aussi divulguer toutes ses transactions financières : revenus, dépenses, dettes, opérations bancaires, etc, et donner à ses surveillants l’accès à sa facturation téléphonique, ses registres d’appels, ses messages textes, ses messages vocaux et ses visites sur des réseaux sociaux.

Pour joindre Daniel Renaud, composez-le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.