« On vit un moment tragique et impensable. Personne ne veut perdre son enfant.» En Algérie, le père du garçon de 3 ans retrouvé mort à Bois-des-Filion lundi dernier peine à croire qu’il ne reverra plus jamais son petit garçon.

« Ça nous dépasse. Mais on va traverser ça toute la famille », laisse tomber au téléphone l’homme originaire de Béjaïa, en Algérie. Il est encore debout malgré l’heure tardive dans son pays natal quand La Presse parvient à le joindre. C’est qu’il n’a presque pas fermé l’œil depuis mardi dernier, explique l’homme. On ne peut révéler son nom en vertu d’une ordonnance de la cour nous empêchant d’identifier la petite victime.

Lundi soir, les policiers ont retrouvé l’enfant de 3 ans blessé par balle dans une résidence de la 34e Avenue, à Bois-des-Filion. Les autorités avaient ensuite interrogé trois personnes âgées de 17 et 19 ans. Le trio surveillait l’enfant, selon nos informations.

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Yacine Mehennaoui

Yacine Mehennaoui, 19 ans, a été accusé de négligence criminelle, de possession d’arme prohibée et d’avoir tenté de dissimuler une preuve en lien avec cette terrible affaire. Selon nos informations, les autorités croient que le jeune homme aurait tenté de se débarrasser de l’arme peu après les faits.

Le père de la petite victime ignore comment ce dernier aurait obtenu l’arme à feu en question et les circonstances entourant le coup de feu. « Je ne suis au courant de rien du tout. Je suis dans le néant. »

Un accident, selon le père

Le papa endeuillé est catégorique : il s’agit bel et bien d’un accident. Jamais le suspect n’aurait fait de mal à quiconque, pense-t-il. « Bien sûr que c’est un accident », se désole-t-il au bout du fil. « Mais ça fait vraiment mal pour toute la famille. »

Les parents de l’accusé se retrouvent eux aussi plongés dans ce drame, rappelle-t-il. « C’est très douloureux pour eux. Pour nous tous. »

Sa femme et son fils, en visite au Canada, étaient hébergés à Bois-des-Filion. La maman du petit garçon est inconsolable. Elle est toujours au Québec actuellement. « On a beaucoup de soutien et nous sommes bien entourés. Nous sommes tous très très proches dans la famille », précise-t-il. Sa femme et lui espèrent un jour s’installer au Québec.

Malgré la tragédie survenue cette semaine, ils gardent espoir : ils seront canadiens un jour. « On ne peut pas baisser les bras. On doit encore faire des efforts pour nos enfants », explique le père, qui a aussi deux filles âgées de 7 et 10 ans.