Qui a frappé le policier Sanjay Vig ? Qui a ouvert le feu et dans quel contexte ? Le jury n’entendra pas la version d’Ali Ngarukiye sur sa tentative de meurtre alléguée du policier montréalais. L’homme de 24 ans a choisi de ne pas présenter de défense lundi, alors que la Couronne a terminé sa preuve au terme d’un marathon de trois mois.

Le juge François Dadour a ainsi annoncé au jury lundi que les plaidoiries auraient lieu lundi prochain, en vue du début des délibérations jeudi prochain, 7 décembre. Précisons qu’un accusé n’est aucunement tenu de témoigner. C’est à la Couronne de faire la preuve hors de tout doute raisonnable de sa culpabilité.

Dans cette affaire, Ali Ngarukiye est accusé d’avoir planifié plusieurs jours à l’avance de s’en prendre à l’agent Sanjay Vig de Service de police de la Ville de Montréal, le 28 janvier 2021 sur le boulevard Crémazie, à Montréal. Selon la preuve de la Couronne, Ali Ngarukiye aurait frappé le policier avec une barre de métal derrière la tête avant de tenter de le tuer.

« C’était des coups pour tuer. […] Je sens vraiment que je suis sur le bord de mourir à ce moment-là. Mais je suis en mode survie », a témoigné l’agent Vig au procès. Le policier d’expérience croyait mourir ce jour-là. Son assaillant réussit alors à le désarmer, selon ses dires. Une balle de son pistolet a été retrouvée dans une résidence, non loin des lieux.

Or, sur le coup, l’agent Vig croit que son assaillant est Mamadi Camara, un automobiliste qu’il vient tout juste d’intercepter avec son cellulaire au volant. Au procès, Vig a décrit Mamadi Camara comme un homme « très, très, très en colère », le cou « crispé » et ayant du « feu dans les yeux ».

PHOTO DÉPOSÉE EN PREUVE

Des objets ont été retrouvés près de la scène de crime, dont une casquette et un bâton métallique qui pourrait être l’arme du crime.

L’affaire fait ensuite scandale : Mamadi Camara est arrêté et accusé de ce crime, avant d’être blanchi sur toute la ligne. À ce sujet, la Couronne a déposé lundi des articles de plusieurs médias. Le juge François Dadour a toutefois appelé le jury à la prudence, puisque ces articles font seulement la preuve de la « couverture médiatique de l’affaire Camara ».

Au procès, Mamadi Camara a raconté avoir vu le policier et son assaillant se « battre ». Il a alors appelé le 911. Il a nié avoir été aussi agressif que le prétend le policier pendant son interception. Mamadi Camara est revenu témoigner pendant le procès et a fini par avouer avoir utilisé son cellulaire quelques minutes avant l’interception.

Dans tous les cas, l’ADN d’Ali Ngarukiye s’est retrouvé à plusieurs endroits sur la scène de crime, dont sur un véhicule.