À peine quelques jours après avoir bénéficié d’une seconde libération conditionnelle, un multirécidiviste condamné à six ans de prison pour possession d’une arme à feu est maintenant considéré comme en liberté illégale.

Service correctionnel du Canada (SCC) confirme avoir lancé un mandat de suspension à l’endroit de Faouazi Harmali le 14 novembre 2023.

Une fiche identifiant son niveau de dangerosité comme « élevé » est apparue sur le site de l’organisme Échec au crime qui répertorie des criminels en situation de « liberté illégale ». Une récompense de 2000 $ est offerte pour toute information menant à son arrestation.

Même si cette fiche indique que le délinquant « n’est pas armé », l’avis précise que le sujet était armé lors de ses délits antérieurs.

En effet, Faouzi Harmali, 31 ans, avait été arrêté en possession d’une arme de poing chargée en août 2019, dans la foulée d’une enquête du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sur une tentative de meurtre commis contre le chef de gang Arsène Mompoint, assassiné depuis.

Le 11 août dernier, Harmali a été libéré aux deux tiers de sa peine, comme le prévoit la loi, sous de sévères conditions.

Depuis, les policiers avaient relevé des gestes problématiques. Harmali avait notamment été aperçu dans un secteur de la ville où il n’avait pas le droit d’aller, en plus d’être interpellé en compagnie d’individus ayant des antécédents criminels, dont un ancien complice.

Si bien que les autorités en ont eu assez et ont suspendu sa libération d’office le 22 août dernier. Ses agents de libération recommandaient alors que sa libération conditionnelle soit carrément révoquée et qu’il retourne derrière les barreaux.

Le bénéfice du doute

Le commissaire aux libérations conditionnelles chargé de se pencher sur son cas soulignait que l’étude du dossier d’Harmali mettait « en évidence des difficultés personnelles et d’adaptation sociale majeures ».

Or, convaincu qu’une récidive de sa part, avant l’expiration de sa peine, ne présenterait pas un risque inacceptable pour la société, ce même commissaire a tranché qu’Harmali n’avait pas violé ses conditions.

Dans une décision rendue au début du mois de novembre, il lui accordait même « le bénéfice du doute » en annulant la suspension de sa libération conditionnelle.

Quelques jours plus tard, Harmali ne respectait plus les conditions de cette nouvelle libération conditionnelle, de sorte que les autorités le considèrent maintenant comme en « liberté illégale ».

Avant d’être condamné, Harmali a été décrit comme la tête dirigeante d’un réseau de trafic d’objets interdits par drones en prison, peut-on lire dans la décision du commissaire. Il a fait l’objet de huit ordonnances d’interdiction de posséder une arme au total.

Il a des antécédents criminels chargés, notamment pour vol qualifié, agression armée, introduction avec effraction, voies de fait, extorsion, possession d’une arme prohibée ou à autorisation restreinte, violation de domicile, trafic de stupéfiants, vol, fraude et entrave à un agent de la paix.