Un ancien employé d’une firme montréalaise spécialisée dans l’analyse balistique a plaidé coupable à une accusation de corruption et reconnu que son ancien employeur avait versé des pots-de-vin à un secrétaire du département de l’Intérieur des Philippines afin d’obtenir un contrat de 17 millions de dollars auprès de la police du pays entre 2006 et 2010.

Michael McLean, un résidant de Beaconsfield âgé de 57 ans, avait plaidé coupable le 22 novembre dernier, mais le juge de la Cour supérieure Mario Longpré avait imposé une ordonnance de non-publication sur l’audience, parce que d’autres accusés attendent toujours leur procès dans cette affaire. L’interdit de publication a été levé vendredi, après l’intervention des avocats de La Presse et de Québecor.

M. McLean a fait carrière au sein de l’entreprise montréalaise Ultra Electronics Forensic Technology, qui a conclu un accord avec les autorités pour reconnaître ses torts et éviter un procès criminel l’an dernier. Sa reconnaissance de culpabilité permet toutefois d’en apprendre plus sur le stratagème mis au jour par l’enquête de la Gendarmerie royale du Canada dans cette affaire.

Délégation reçue à Montréal

Un résumé des faits reconnus par Michael McLean et déposé en cour explique que l’entreprise avait décidé de recruter un agent commercial local aux Philippines à qui elle accordait 30 % de la valeur totale du contrat pour son aide. En réalité, une bonne part de cette somme devait servir à corrompre des responsables philippins afin de les convaincre d’accorder un financement à la police nationale pour acheter les systèmes de reconnaissance balistique de l’entreprise montréalaise.

L’un des responsables à qui les pots-de-vin étaient destinés était Ronaldo Villanueva Puno, le secrétaire du département de l’Intérieur, selon le résumé des faits déposé en cour. Une délégation de hauts responsables de la police philippine a été reçue à Montréal, et certains des visiteurs devaient recevoir des pots-de-vin, toujours selon le résumé des faits.

MIsabella Teolis, l’avocate de l’accusé, a souligné que son client était situé plutôt en bas de la hiérarchie de l’entreprise et qu’il n’avait pas bénéficié personnellement des malversations auxquelles il s’est trouvé mêlé.

Le juge a accepté une suggestion commune de la défense et de la procureure de la Couronne, MMarie-Eve Moore, pour une peine de 12 mois à purger dans la communauté, plutôt qu’en prison.