Jonathan Papillon, considéré par la police comme un ex-bras droit de l’ancien membre des Rockers de Montréal, Jean-Guy Bourgouin, sera condamné à cinq ans d’emprisonnement pour trafic de cocaïne à la fin janvier.

Papillon, 29 ans, et trois autres individus arrêtés en juin 2021 à l’issue d’une importante enquête de la Division du crime organisé (DCO) du SPVM, ont plaidé coupable mardi après-midi à plusieurs chefs reliés au trafic de cocaïne et de méthamphétamine, évitant ainsi la tenue d’un procès de plusieurs semaines qui devait débuter en janvier prochain.

Papillon est détenu depuis son arrestation. En soustrayant la période passée en détention préventive – qui est calculée en temps et demi –, il lui restera moins de neuf mois à purger lorsqu’il recevra sa peine le 29 janvier.

Les autres accusés qui ont plaidé coupable sont Samuel Fagnant, de L’Épiphanie, Alexandre Desgagné, de Montréal et Mélyssa Paquet-Dugas, de Sainte-Anne-des-Monts.

En janvier prochain, si le juge Jean-Jacques Gagné de la Cour du Québec entérine les suggestions communes de la poursuite et de la défense, les trois accusés seront condamnés respectivement à des peines de 36, 18 et 12 mois.

Un réseau prolifique

L’enquête, baptisée Renouveau, ciblait un groupe d’individus qui trafiquaient de la cocaïne sur le Plateau-Mont-Royal à Montréal, et qui approvisionnaient en kilogrammes de cocaïne d’autres organisations criminelles de la région métropolitaine et de l’est du Québec.

Selon nos informations, l’organisation démantelée aurait été en mesure de transiger entre 10 et 20 kg de cocaïne par semaine.

PHOTO FOURNIE PAR LE SPVM

Les comprimés de méthamphétamine saisis par les enquêteurs de la Division du crime organisé du SPVM.

Dans un communiqué, le SPVM indiquait avoir saisi 20 kg de cocaïne d’une valeur de 1,4 million de dollars sur le marché noir, 218 000 comprimés de méthamphétamine, des quantités diverses de Xanax, mescaline et autres stupéfiants, deux armes à feu, un pistolet à impulsion électrique, un poing américain, des munitions de différents calibres, des vestes pare-balles et près de 800 000 $ en argent comptant.

Piégée par la police

Selon un résumé des faits déposé en cour, le 16 juin 2020, les enquêteurs de la DCO ont suivi un véhicule conduit par l’un des suspects, dans lequel il y avait des kilogrammes de cocaïne, jusqu’à Saint-Louis-de-Blandford, dans le Centre-du-Québec.

Au moment d’intercepter le véhicule, ils ont empêché le conducteur de saisir son téléphone sur lequel il y avait une conversation active sur l’application de communications cryptées Ciphr entre plusieurs suspects dont les pseudonymes étaient Bunker, Cowboy, Jane et Beef.

Jane a alors demandé au détenteur de l’appareil fraîchement arrêté à quel endroit il se trouvait, sur le rang Smith.

Un enquêteur lui a répondu en indiquant une adresse et ce sont les policiers qui ont constitué le comité de réception de ce second véhicule dans lequel se trouvait « Jane » et une somme de 55 000 $ destinée à l’achat d’un kilogramme de cocaïne.

PHOTO FOURNIE PAR LE SPVM

Les limiers ont mis la main sur près de 800 000 $ durant l’enquête Renouveau.

Un ex-Rocker dans la tourmente

Les policiers soupçonnent Jean-Guy Bourgouin, ancien membre des Rockers, un défunt club-école des Hells Angels très actif durant la guerre des motards (1994-2002), d’avoir dirigé ce réseau même s’il n’a pas été accusé dans l’enquête Renouveau.

Par contre, durant l’enquête, les policiers ont découvert un pistolet chez Bourgouin qui a été accusé de possession d’une arme prohibée et condamné.

En janvier 2018, Jean-Guy Bourgouin a été victime d’une tentative de meurtre alors qu’il sortait d’un restaurant de l’arrondissement de Saint-Léonard.

Un individu a été jugé et condamné pour cet évènement, Girard Anglade, considéré par la police comme un ancien complice de Frédérick Silva, cet ancien tueur à gages du crime organisé devenu délateur, et qui est actuellement au cœur d’une importante enquête du SPVM et de la Sûreté du Québec.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.