Un sadique sexuel qui cachait de la pornographie juvénile dans un téléphone secret en maison de transition va rester détenu jusqu’à son procès. Patrick Lévesque Paquette avait fait vivre un cauchemar à une femme en 2015. Selon le tribunal, il est toujours un « danger évident » pour la société. Lui se décrit comme une victime du système.

« L’apparente persistance du prévenu à ne pas respecter les conditions et la récurrence à première vue de la commission de crimes à caractère sexuel permettent de conclure que le comportement du prévenu est hautement inquiétant », a conclu la juge Guylaine Rivest, le 20 décembre dernier, en ordonnant la détention du prévenu au palais de justice de Montréal.

Patrick Lévesque Paquette éprouve une « colère importante » envers les femmes, selon un rapport. Le pédophile de 32 ans fantasme aussi sur les jeunes filles. Son risque de récidive est « nettement » supérieur à la moyenne.

Les crimes « odieux » de Patrick Lévesque Paquette avaient choqué le Québec en 2015.

L’ex-militaire s’était fait passer pour un policier pour kidnapper une jeune femme et la séquestrer pendant 14 heures dans une chambre de motel. Il l’avait alors agressée sexuellement à de nombreuses reprises. Un plan planifié de A à Z.

Le récit de cette affaire est particulièrement perturbant. Patrick Lévesque Paquette avait notamment filmé les agressions pour « conserver un souvenir ». C’est par un hasard salvateur que des policiers ont intercepté le prédateur et ont délivré sa victime. Il n’avait « aucune empathie et aucun remords », a souligné la juge Rivest en résumant l’affaire.

Des propos « préoccupants »

Patrick Lévesque Paquette avait écopé de huit ans de détention, assortie d’une ordonnance de longue durée de cinq ans à sa sortie de prison. Or, depuis qu’il est hébergé en maison de transition, Lévesque Paquette s’entête à ne pas respecter ses conditions de remise en liberté. Il refuse ainsi entre autres de participer à des séances de « counseling psychologique ».

Les autorités ont aussi découvert que le délinquant avait en sa possession un cellulaire dans lequel se cachaient des fichiers très explicites montrant des filles de moins de 8 ans.

Il est ainsi accusé de possession de pornographie juvénile et de nombreux chefs d’omission de se confirmer à ses conditions. Dans les années 2010, les policiers avaient trouvé chez lui 6000 fichiers de pornographie juvénile.

Devant le tribunal à la fin de décembre, Patrick Lévesque Paquette a livré un témoignage « déconcertant », selon la juge. Il a expliqué qu’il lui était « vraiment difficile » de se conformer à ses conditions. « C’est vraiment compliqué de ne pas pouvoir utiliser un téléphone cellulaire, mais c’est faisable », a-t-il témoigné.

À la fin de l’audience, Patrick Lévesque Paquette a renchéri en blâmant les autorités pour tous ses malheurs. Des propos « préoccupants », affirme la juge. « Essentiellement, le prévenu démontre sa grande vulnérabilité. Il se sent victime du système, puisque selon lui, il a respecté ses conditions de remise en liberté. Le prévenu a une explication pour tout et se déresponsabilise », analyse-t-elle.

En raison des risques importants que Lévesque Paquette commette un nouveau crime, le tribunal a ordonné sa détention sous garde pendant les procédures judiciaires.

Le dossier reviendra en cour en février prochain.