Détenu depuis avril 2022, après son arrestation à la suite d’une enquête de la Sûreté du Québec, Seeyomak Salemi-Seyfeddine, superviseur d’un réseau de trafic de stupéfiants, a séjourné dans quatre prisons sur une période d’un peu plus d’un an.

À l’Établissement de détention de Sorel, il a passé deux semaines dans sa cellule 24 heures sur 24 en raison de la pandémie de COVID-19, et les six mois suivants, 24 heures sur 24 les jours de fin de semaine, en raison d’un manque de personnel.

À l’Établissement de détention de Rivière-des-Prairies, il est demeuré deux mois et demi au « régime quotidien », c’est-à-dire dans sa cellule de 20 à 22 heures par jour.

Même chose à l’Établissement de détention de Montréal (Bordeaux) durant les quatre mois suivants. Dans cette prison, il a de plus été victime d’une agression qui l’a contraint à être détenu en isolement durant trois semaines.

Salemi-Seyfeddine a plaidé coupable à des chefs de trafic de cocaïne et de gangstérisme l’été dernier.

En raison d’une période d’incarcération qualifiée de « difficile » par la poursuite et la défense, les deux parties ont suggéré au juge Pierre Bélisle, de la Cour du Québec, de réduire de quatre mois la peine pour le premier chef de trafic de cocaïne, ce que le magistrat a accepté le 3 janvier dernier.

En soustrayant ces quatre mois et les 18 mois qu’il a passés en détention préventive (pour lesquels chaque journée compte pour une journée et demie, ce qui correspond ainsi à une période de 27 mois), il reste donc à Salemi-Seyfeddine 23 mois à purger sur une peine totale de plus de 50 mois.

La Fratrum

Salemi-Seyfeddine, surnommé Le Perse dans le milieu criminel, a été arrêté à l’issue d’une enquête de l’Escouade nationale de répression du crime organisé (ENRCO) baptisée Percuter et visant des motards et leurs associés.

Selon un document judiciaire obtenu par La Presse, les limiers ont intercepté au cours de cette enquête plus de 210 000 communications, dont plus de 8500 en farsi, la langue principalement parlée en Iran.

Salemi-Seyfeddine a admis avoir été le superviseur d’un réseau de trafiquants démantelé dans l’opération qui écoulait entre deux et trois kilogrammes de cocaïne par mois.

Le condamné faisait partie d’un groupe appelé la Fratrum, dont les membres étaient associés aux Hells Angels.

Durant l’enquête, les policiers ont saisi, en lien avec Salemi-Seyfeddine, environ 46 000 $.

Une somme de 10 000 $ lui a été remise, alors que le reste de l’argent ainsi qu’une montre Rolex ont été confisqués au profit du Procureur général du Québec.

En prononçant la peine de Salemi-Seyfeddine, le juge Bélisle a aussi ordonné la confiscation et la destruction de téléphones cellulaires et d’une veste aux couleurs de la Fratrum saisis par les enquêteurs.

D’autres individus arrêtés à l’issue de l’enquête Percuter, dont le Hells Angel de Montréal Vincent Boulanger, doivent être jugés ultérieurement.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.