Un jeune homme accueilli au Québec par son oncle a profité de l’hospitalité de ses proches pour agresser sexuellement sa cousine de 8 ans à plusieurs reprises. Les conséquences sont « dévastatrices » pour la victime et sa famille. L’agresseur a été condamné mercredi à six ans de pénitencier.

« Les enfants se voient voler leur jeunesse et leur innocence », a rappelé le juge Pierre E. Labelle, en énumérant une longue liste de répercussions subies par les enfants agressés sexuellement. La victime dans ce dossier ne fait malheureusement pas exception.

Parrainé par son oncle et sa tante, l’homme de 23 ans est arrivé au Québec en 2018 pour se bâtir une nouvelle vie. Il était considéré comme un fils par son oncle. Or, il a trahi la confiance de ce dernier en agressant sa jeune cousine pendant deux ans, alors qu’ils vivaient à Charlemagne.

On ne peut identifier le délinquant pour protéger l’identité de l’enfant qu’il considérait comme sa sœur.

Les gestes commis par l’homme sont graves et répétés. Il s’est masturbé à au moins cinq reprises sur l’enfant, en plus de commettre d’autres gestes de nature sexuelle. Il sévissait quand son oncle et sa tante lui confiaient la garde des trois enfants.

Un jour de mai 2021, les parents ont découvert à leur retour à la maison leur neveu, torse nu, alors que leur fille de 8 ans tremblait dans la salle d’eau. L’enfant venait d’être agressée.

« Rien n’a freiné le délinquant »

Mis en liberté après son arrestation, le délinquant s’est fait pincer par une policière qui se faisait passer en ligne pour une fille de 16 ans. L’homme se disait prêt à payer 180 $ pour une relation sexuelle complète de 30 minutes sans condom. Il s’est même rendu au motel où il s’est fait rappeler l’âge de l’escorte. Le délinquant a demandé à l’agent double si elle avait déjà fait ça « avec un gros pénis ».

« Rien n’a freiné le délinquant, que ce soit l’âge de la victime et sa récente arrestation », a constaté le juge Pierre E. Labelle.

Le procureur de la Couronne, Me Jérôme Laflamme, réclamait huit ans d’emprisonnement, contre cinq ans pour la défense. À titre personnel, le délinquant a demandé une peine de trois ans en raison de ses conditions de détention difficiles. Comme il est artiste, il se fait extorquer des dessins « illicites » par ses codétenus, a-t-il fait valoir.

Risque de récidive élevé

Le délinquant présente un risque de récidive élevé, selon un rapport. Cependant, le sexologue Steve Titley conclut que l’homme n’est pas un pédophile, même s’il a agressé sexuellement une enfant de 8 ans.

Les facteurs aggravants sont nombreux – âge de la victime, conséquences dévastatrices sur la victime, risque de récidive – et doivent avoir prépondérance sur les facteurs atténuants, conclut le juge. Cela dit, la peine de huit ans suggérée par la Couronne est « trop sévère » et ne tient pas compte de la reconnaissance de culpabilité de l’accusé et de son « historique de vie ». Le jeune homme a été abandonné par ses parents et a été lui-même agressé sexuellement.

Le juge Pierre E. Labelle a tenu à souligner le « courage » de la jeune victime. Il s’est ensuite adressé à la famille pour lui souhaiter du « temps et de la sérénité pour traverser cette dure épreuve ».

Le statut au pays du délinquant n’a pas été mentionné par le juge. Cependant, en août dernier, son avocat, Olivier Cusson, l’avait mis en garde qu’en plaidant coupable, il avait de « bonnes chances » d’être expulsé du Canada.