Le loup s’est carrément retrouvé dans la bergerie. Fraîchement libéré, le dangereux pédophile André Faivre s’est rendu plusieurs fois dans une crémerie remplie d’enfants cet automne. Il semblait aussi en contact avec des disciples de son « club social » de pédophiles. De très strictes conditions de libération viennent de lui être imposées.

« [Je ne peux pas] aller nulle part, car il y a des enfants partout », s’est plaint André Faivre devant la Commission des libérations conditionnelles du Canada. À ses yeux, ses conditions de libération sont « inhumaines », voire « cruelles ».

L’homme de 75 ans, grand leader d’un réseau de pédophiles québécois et condamné à 12 ans de prison pour de multiples agressions, se moque depuis deux ans de ses conditions de libération conditionnelle. Apôtre de la pédophilie, André Faivre considère les programmes correctionnels comme du « lavage de cerveau ». Il nie d’ailleurs être pédophile.

Malgré son sinistre passé et son risque de récidive élevé, André Faivre a été libéré automatiquement aux deux tiers de sa peine en septembre 2022. Il est toutefois retourné derrière les barreaux pendant quelques mois après avoir tenté d’appâter un jeune homme aux urgences.

André Faivre a de nouveau été libéré d’office en août 2023 sous de strictes conditions. Mais comme la dernière fois, le pédophile a déployé « beaucoup d’énergie à contourner le cadre légal ». En quelques jours seulement, André Faivre était de retour en détention après avoir multiplié les incartades à ses conditions.

PHOTO ROBERT NADON, ARCHIVES LA PRESSE

André Faivre en 1991

Ainsi, les autorités ont découvert de nombreux écrits « préoccupants » dans sa chambre, dont des calepins contenant des numéros de téléphone d’autres délinquants sexuels. André Faivre détenait aussi des photos et des colliers de loup, un symbole de promotion de la pédophilie.

Encore plus préoccupant : André Faivre a continué de rôder autour des enfants, se rendant à trois occasions dans une crémerie se trouvant devant un parc et près d’une garderie. Il lui est pourtant interdit par la cour de se trouver dans un lieu fréquenté par des enfants.

Les déplacements d’André Faivre pendant son bref retour en liberté étaient « imprécis et flous », et ont empêché une surveillance adéquate, selon la Commission. En effet, le prédateur a avoué avoir fréquenté deux bars de danseuses et une boutique érotique « connue pour faciliter la communication indirecte entre certains délinquants sexuels ».

Autre élément troublant : dès son retour en liberté, André Faivre a demandé de travailler à nouveau pour son entreprise – dont le nom est caviardé – spécialisée en formation et en ressources humaines dans les milieux éducatifs. Il a d’ailleurs reconnu collaborer avec un autre délinquant à cet égard.

Selon la Commission, le risque d’André Faivre a « significativement augmenté ». C’est pourquoi il sera maintenant soumis à de très strictes conditions de remise en liberté. Une fois sa peine terminée – très prochainement –, le prédateur sera soumis à une surveillance de longue durée de 10 ans. Il sera alors assigné à résidence pendant un an sans privilèges de sorties.

Parmi la vingtaine de conditions à respecter, André Faivre ne devra pas se trouver en présence d’enfants ou de travailleuses du sexe. Il lui sera aussi interdit de posséder un téléphone, de naviguer sur l’internet et d’accéder à de la pornographie. Fait inusité, André Faivre ne pourra plus détenir un symbole de loup ou de trèfle, ou tout symbole faisant la promotion de la pédophilie.